APICRYPT EST NÉE il y a 14 ans à l’initiative de l’Association pour la promotion de l’informatique et de la communication en médecine (Apicem), association loi 1901, toujours présidée par le Dr Alain Caron, médecin du travail. Diffusée sur le terrain via des associations filles régionales (24 à ce jour) et par le bouche à oreille entre médecins, soutenue par quelques médecins « leaders » comme le Dr Jean-Paul Hamon, cette messagerie médicale sécurisée a conquis 30 000 professionnels de santé dont 22 000 médecins*. 2 000 laboratoires d’analyse s’en servent, ainsi que 4 000 à 5,000 hospitaliers. Apicrypt, « c’est 2 millions d’échanges mensuels, 40 millions de pages échangées en 2010, souligne le Dr Caron, si le DMP avait existé, nos utilisateurs auraient pu alimenter 11 millions de dossiers depuis trois ans. »
La fin d’une exception ?
Malgré ce succès, Apicrypt fait figure d’exception. Ayant développé son propre système propriétaire, Apicem n’utilise pas les standards de la carte de professionnel de santé (CPS) recommandés par les pouvoirs publics. Les faits lui ont donné longtemps raison parce l’utilisation de la CPS s’est révélé compliquée (demande de certificat, inscription à l’annuaire, etc.). Les éditeurs qui sont passés sous les fourches caudines de l’homologation (Docteur net, SMS, HellodocMail, etc.) n’ont pas rencontré le succès escompté, malgré l’interopérabilité de leurs produits (3 500 utilisateurs recensés en mai 2010). Quant au décret confidentialité du 15 mai 2007, censé faire décoller le marché, il s’est révélé inapplicable. L’ Agence des systèmes d’information partagés de santé (ASIP Santé) a remis le dossier à plat en proposant des MMSU (Messageries sécurisées de santé unifiées). Le médecin se sert de sa messagerie homologuée intégrée dans son logiciel mais passe par un opérateur MSSU agréé qui héberge les boîtes aux lettres et se charge de toutes les opérations de sécurité. Le référentiel MSSU est en cours. « Les idées que nous défendions sont reprises par les pouvoirs publics », se félicite le Dr Caron qui a tout de même, entre temps, fait homologuer une version Apimail, peu utilisée elle aussi. « Ceux-ci ne peuvent ignorer l’existant et nos 30 000 utilisateurs ». De toute façon, « nous veillerons à ne pas laisser tomber nos utilisateurs et à les accompagner dans le changement et les migrations réglementaires nécessaires ». L’Apicem va par ailleurs demander l’agrément du ministère de la Santé pour l’hébergement de données de santé à caractère personnel, dans le cadre d’une nouvelle activité de réseaux d’apicrypteurs. Deux réseaux sont en projet sur le dépistage de la BPCO et sur la neurochirurgie des hydrocéphalies.
*Cotisation 69 euros/an, ou 40 euros + 29 euros/médecin pour un cabinet de groupe
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