Lancement du DMP

La Picardie célèbre ses 600 premiers dossiers

Publié le 06/05/2011
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ON SAVAIT que la généralisation du DMP serait une affaire de longue haleine, cela se vérifie. L’agence régionale de santé (ARS) de Picardie organisait mardi dernier une cérémonie d’inauguration du DMP dans les locaux du Centre hospitalier de Beauvais (Oise). L’occasion pour l’ARS, dirigée par Christophe Jacquinet, de revenir sur plusieurs années d’expérimentation du DMP (à l’époque baptisé régionalement « Dossier Santé Picardie »). Tout au long de ce test picardequi a démarré en 2008, l’ASIP-Santé (Agence des systèmes d’information partagés de santé, en charge du déploiement du DMP) et les instances régionales de santé ont créé avec les patients 135 000 dossiers, permettant ainsi un rodage in situ du dispositif. Malheureusement, précise Jean-Yves Robin, directeur de l’ASIP, ces 135 000 dossiers expérimentaux ne pourront se transformer en DMP, faute notamment du consentement des patients qui en sont détenteurs.

Depuis le 18 avril, date de lancement du DMP en Picardie, 600 DMP ont été ouverts, le plus souvent depuis un établissement de santé. « C’est une affaire de plusieurs années », commente à ce sujet Jean-Yves Robin pour qui la « masse critique » du DMP sera atteinte dans quatre ou cinq ans. Depuis cette date du 18 avril, les patients peuvent également consulter leur DMP sur Internet. Pour cela, ils se connectent sur le site www.dmp.gouv.fr, et rentrent l’identifiant national de santé qui leur a été attribué lors de la création du dossier. Un SMS qui leur parviendra en quelques secondes leur fournira un mot de passe à usage unique qui leur permettra d’accéder aux informations contenues dans leur dossier (voir « le Quotidien » du 2 mai)

Mais l’expérimentation picarde n’a pas été qu’une promenade de santé. Le Dr José Cucheval, président de l’union régionale des professionnels de santé (URPS) de Picardie, a indiqué à cette occasion qu’il y avait eu des réticences, parfois du côté des patients (5 % seulement de ceux à qui a été proposé le DSP ont refusé), mais aussi du côté des médecins. José Cucheval reconnaît que « les médecins ne doivent pas passer à côté de cet outil », mais il rappelle néanmoins que si le DMP « est simple d’utilisation, sa création est chronophage, et c’est un temps médical non rémunéré ». Répondant au patron de l’URPS, Christophe Jacquinet a pour sa part insisté sur le fait que le DMP était compatible avec la quasi-totalité des logiciels métier, simple d’utilisation, et que si le médecin n’était pas rémunéré pour sa mise en œuvre, c’était parce que son utilisation constituait « un gain de temps pour lui ».

Quatre régions sont en première ligne pour la période d’« amorçage » du DMP. Outre la Picardie, sont mobilisées les régions Aquitaine – où le lancement officiel a lieu aujourd’hui –, Alsace et Franche-Comté.

 H. S.R.

Source : Le Quotidien du Médecin: 8957