C’est un sujet sensible chez les médecins. Parce que la télétransmission leur a été prescrite comme une potion à ingurgiter de gré ou de force par les ordonnances Juppé d’avril 1996.
« Dix ans d’étude pour faire le travail des caisses : moi, jamais. » Quoique. 13 200 médecins ont pris en 1999 et 2000, l’aide à l’informatisation de 9 000 francs versée par le Formmel (mais 3 800 ont ensuite préféré la rembourser). Depuis les premières feuilles de soins électroniques télétransmises le 5 juin 1998 en Bretagne, le système SESAM-Vitale est entré progressivement dans les mœurs des médecins libéraux. Cela rend service aux patients et cela permet aussi aux médecins d’être remboursés plus vite pour les tiers payants. L’adoption de la version SESAM-Vitale 1.40 avec le codage des actes techniques de la CCAM (classification commune des actes médicaux) a fait passer la télétransmission, de la facturation simple à l’aide au codage informatisé. Un codage précis des actes permet au médecin de bénéficier des bonnes cotations.
Pour la CNAM, la dématérialisation est bien évidemment, une source d’économie potentielle. Douze après, il lui reste à convaincre le dernier bastion, composé à fin mai 2010, de 15 % des généralistes et de près de 40 % des spécialistes*. Augmenté des 7 % de médecins télétransmetteurs qui utilisent encore l’ancienne version 1.31 de SESAM-Vitale. L’Assurance-maladie a sorti la carotte et le bâton. Le bâton sous forme d’une taxe de 50 cts par FSP (feuille de soins papier) et la carotte à hauteur de 7 cts par FSE (feuille de soins électronique) plus un forfait de 250 euros/an. Et pour faire bon poids de dématérialisation, la CNAM a ajouté dans la balance, une deuxième carotte de 250 euros pour l’utilisation de ses téléservices, à savoir, pour le moment, les arrêts de travail et protocoles de soins en ligne.
*À fin mai 2010, ils sont 94 043 à télétransmettre, soit 84,11 % des généralistes et 60,63 % des spécialistes.
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