L’ouverture nationale du DMP se précise

L’ASIP-Santé dans les starting-blocks

Publié le 08/10/2010
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ON NE TOUCHE PAS TERRE à l’ASIP-Santé (Agence des systèmes d’information partagés de santé, chargée notamment de la mise en œuvre du DMP). C’est en effet la dernière ligne droite avant l’ouverture du service national du fameux dossier, toujours prévue vers le 10 décembre ; les dernières étapes vont nécessiter un redoublement des efforts déployés.

Principale difficulté à aplanir, la « DMP-compatibilité ». Dans le jargon de l’ASIP, cela signifie intégrer dans les logiciels métiers des professionnels de santé les fonctionnalités du DMP et le calcul de l’INS-C (identifiant national de santé calculé), afin que leurs systèmes informatiques soient en mesure de dialoguer avec le DMP. À l’ASIP, on est conscient du fait que bon nombre de professionnels de santé ne sont pas encore DMP-compatibles (certains ne sont même pas encore informatisés !). Mais l’objectif est de favoriser cette compatibilité afin de permettre à un maximum de professionnels de santé (en ambulatoire comme en établissement) d’être en mesure de proposer l’ouverture d’un dossier à un patient. À cet effet, la première version des spécifications fonctionnelles et techniques du DMP vient d’être publiée. Les industriels et éditeurs du secteur disposent ainsi d’un cahier des charges précis qui leur permet d’intégrer les services du DMP dans les logiciels qu’ils développent. L’homologation de leurs solutions sera effective dès le mois de novembre.

Deux millions de dossiers en 2011.

À la même date, l’ASIP lancera une campagne de sensibilisation en direction des professionnels de santé, tout d’abord vers ceux exerçant en établissement, puis en ville. Une documentation leur sera adressée, comprenant des informations sur la façon dont fonctionne le DMP, comment s’y connecter, comment en ouvrir un, ainsi que les prérequis nécessaires.

Ensuite, c’est un peu le grand saut dans l’inconnu. C’est a priori la date du 10 décembre qui devrait être retenue par l’ASIP pour l’ouverture du service national du DMP. À partir de cette date, assure l’ASIP, partout en France un patient pourra demander à un médecin l’ouverture de son dossier, à condition bien sûr que le professionnel de santé soit DMP compatible. À l’ASIP, on s’est fixé comme objectif l’ouverture de deux millions de DMP d’ici à la fin de 2011. « Nous n’avons pas de visibilité sur le nombre de dossiers qui seront ouverts fin 2010 », ajoute-t-on. Si l’ASIP se fixe des ambitions qui peuvent paraître modestes, ce n’est pas en raison des possibilités d’hébergement du consortium composé d’Atos Origin et La Poste, choisi en février dernier pour héberger le DMP, et qui dispose déjà d’une capacité de cinq millions de dossiers. Mais l’agence prévoit déjà l’inadéquation au DMP de beaucoup de systèmes informatiques, tant en ville qu’en établissement. Sans compter les réticences d’un certain nombre de patients. Sur ces deux points, il faudra laisser du temps au temps.

 HENRI DE SAINT ROMAN

Source : Le Quotidien du Médecin: 8832