TORSE NU et bombé, le patient virtuel a encore tout du soldat américain, « mais nous allons l’adapter », explique Danielle Villedieu, responsable du pôle santé d’Interaction Multimedia, qui a découvert « Pulse !! » aux États-Unis lors de la Games for Health Session qui s’y tient chaque année. Conçu avec le département de la Défense américain et l’université du Texas par la société Breakaway, « Pulse !! » permet de prendre en charge un patient dans un hôpital virtuel en 3 D, des premiers gestes d’urgence jusqu’aux procédures opératoires complexes. Le patient réagit à l’environnement, peut être ausculté de tous les côtés, soumis à autant d’examens et analyses que nécessaire. Les appareils virtuels fonctionnent comme des vrais et délivrent images et résultats. L’écran de l’ordinateur affiche le dossier du patient. L’état du patient se dégrade avec le temps si le joueur ne prend pas les bonnes décisions le concernant.
Savoir-faire techniques.
Chaque épisode est une étude de cas. « Pulse !! » n’est pas un outil d’acquisition de connaissances comme le e-learning, mais de validation de celles-ci. « C’est un outil de formation aux pratiques médicales exigeant des savoir-faire techniques, souligne Danielle Villedieu. D ans le jeu, on a droit à l’erreur et l’on peut répéter les gestes pour acquérir des réflexes. » « Pulse !! » peut être adapté pour former, par exemple, à l’utilisation de nouveaux produits en anesthésie, à la prise en main d’un nouvel appareillage, au respect des protocoles…
Cinq ou six hôpitaux américains l’utilisent pour la formation de leur personnel (y compris pour l’accueil des patients). Interaction Health a déjà à son actif un jeu sur l’acné développé pour Galderma, à télécharger sur le site toutsurlacne.com, et un outil de simulation de la pratique quotidienne des anatomopathologistes en cancérologie. Pour cette société branchée, « l’approche virtuelle par le jeu permet de reconstituer une réalité professionnelle, de s’immerger et d’agir comme dans une situation concrète ». Le potentiel est énorme. Il semble que les pouvoirs publics l’aient compris. Deux appels à projet Serious Game ont été lancés par le secrétariat d’état au développement de l’économie numérique de Nathalie Kosciusko-Morizet. Parmi les projets retenus, 11 concernent la santé. De la simulation cognitive pour les personnes âgées à l’éducation thérapeutique. Après un AVC, un serious game peut même être envisagé comme « médicament ».
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