Le Regroupement autonome des généralistes jeunes installés et remplaçants (REAGJIR) appelle de ses vœux une réforme rapide et profonde de la rémunération des médecins généralistes avec un maître mot : la diversification afin de sortir de la logique quasi-exclusive du paiement à l’acte, jugée inadaptée aux mutations de l’exercice (vieillissement, pathologies chroniques, virage ambulatoire...).
« Le paiement à l’acte ne correspond plus aux missions des généralistes. Il y a déjà eu une diversification de la rémunération mais ce n’est pas flagrant puisque le paiement à l’acte représentait encore 87,7 % de la rémunération du généraliste en 2013 », explique le Dr Jacques Olivier Dauberton, président de REAGJIR.
Doper la ROSP
Premier axe : améliorer ce qui existe, à savoir la rémunération sur objectifs de santé publique (ROSP).
« Même si la ROSP a ses défauts, elle ouvre une porte. Maintenant, il faut approfondir les critères », souligne le Dr Dauberton. Plusieurs mesures visent à mieux prendre en compte dans la ROSP les réalités propres à chaque médecin et les particularités d’exercice (mise à jour des moyennes de population en fonction des lieux d’exercice, assouplissement de certains critères, contraintes des cabinets de groupe, ROSP spécifique aux remplaçants, implication dans la recherche en soins primaires, PDS ambulatoire...). « La ROSP doit être adaptée car les jeunes généralistes travaillent à mi-temps et ont une activité mixte, ils ont donc moins d’avantages », poursuit-il.
Autre piste : donner aux sociétés savantes la possibilité de proposer et de réviser des indicateurs pertinents au regard des données scientifiques récentes car « certains critères sont soumis à discussion ». Le Syndicat préconise une commission d’adaptation que chaque médecin justifiant d’un exercice particulier pourrait saisir.
Nouveaux forfaits
REAGJIR s’attache aussi à réformer le système de rémunération actuel, en l’adaptant mieux à la pratique.
Parmi les mesures avancées : la majoration du forfait ALD, une cotation spécifique pour la prise en charge de la réfection de pansement, la création d’un acte coté de consultation longue (CL), la création d’un forfait multi-morbidité... « On a l’impression qu’il n’y a aucune logique dans la rémunération actuelle. Il faut une vraie rémunération qui évoluerait au cours du temps. Et une vraie enveloppe sur l’organisation des soins primaires », commente le patron de REAGJIR.
Ces revendications ont été portées auprès du directeur de la CNAM, Nicolas Revel, afin de préparer la grande conférence santé et les futures négociations conventionnelles. Le document aurait reçu un écho positif de Lionel Collet, conseiller d’État, et Anne-Marie Brocas, présidente du Haut conseil pour l’avenir de l’assurance-maladie (HCAAM), en charge de la préparation de la conférence de la santé. « Pour nous donner envie d’exercer, il faut impérativement réformer le système globalement », conclut-il.
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