DÉGRADATIONS de véhicules, vols d’ordonnance, agressions, insultes, incivilités... En province comme à Paris, la sécurité des professionnels de santé est devenue une préoccupation récurrente. Selon l’Observatoire pour la sécurité des médecins, la Haute-Garonne ne fait certes pas partie des départements les plus touchés (elle pointe en 16e position de l’insécurité médicale avec 17 déclarations d’incidents en 2011). Mais il ne s’agit que des signalements officiels à l’Ordre. « Le chiffre est bien inférieur à la réalité », insiste le Dr Jean Thévenot, président du conseil départemental de l’Ordre. Il raconte. « Il y a un an et demi, une consœur envoyée en permanence des soins s’est retrouvée séquestrée plusieurs heures par un malade psychiatrique et cet événement n’avait pas été signalé. Les médecins, très souvent ne déclarent pas, car ils considèrent les agressions comme des aléas de leur vie professionnelle. »
En Midi-Pyrénées, c’est la Haute-Garonne et quelques quartiers sensibles toulousains qui concentrent les incidents tandis que 80 % du reste du territoire, très rural, est moins confronté aux problématiques d’insécurité. Selon une enquête récente réalisée par l’Ordre du département, « 60 des 350 médecins intervenant dans les quartiers à risque ont indiqué qu’ils n’y allaient plus la nuit pour des raisons d’insécurité pour le plus grand désarroi des populations », décrit le Dr Thévenot.
Référent sécurité
La nouvelle convention signée n’est pas dotée de moyens financiers spécifiques. Elle prévoit en revanche de proposer à chaque professionnel de santé un correspondant spécifique au sein de la gendarmerie ou de la sécurité publique. Les éventuelles victimes n’auront plus à attendre en cas de plainte. L’objectif est également de donner des conseils de sécurité à mettre en œuvre dans les cabinets et lors des visites. Deuxième volet de ce partenariat : un guide pratique sur les comportements à avoir dans tous types de situations, envoyé à chacun des médecins du département par mail.
Au-delà, l’Ordre des médecins réfléchit à des sessions de formations spéciales pour les professionnels de santé volontaires avec le soutien du réseau PREVIOS (le réseau prévention violence et orientation santé). Il travaille également avec la municipalité pour que des correspondants sociaux (médiateurs, travailleurs sociaux) puissent accompagner les médecins sur le terrain. « C’est mieux que des policiers », affirme le Dr Thévenot. Quant à l’ARS, autre signataire de la convention, elle mise elle sur la permanence des soins. « Dans le cadre de la PDS, les appels sont régulés, les malades se déplacent dans les maisons médicales de garde, et c’est déjà beaucoup plus sûr », explique-t-on à l’ARS.
* Les signataires de la convention sont la Préfecture, l’ARS, l’Ordre des médecins, des pharmaciens, des infirmiers, des masseurs-kinésithérapeutes, des chirurgiens-dentistes et des pédicures-podologues.
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