La rémunération d’un généraliste libéral était en moyenne 2,1 fois supérieure au salaire moyen des travailleurs en France en 2011, celle d’un spécialiste 3,6 fois supérieure. C’est le constat établi par l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques) dans son panorama de la santé 2013, publié ce 21 novembre.
Dans ce document, l’organisation note que les praticiens français sont moins bien placés que leurs confrères dans ce comparatif des revenus (1). Au Royaume-Uni, où un nouveau contrat a dopé les bénéfices depuis 2004, les généralistes gagnent en moyenne 3,4 fois plus que leurs compatriotes.
Au Canada, aux Pays-Bas et en Irlande, ce rapport est de 3,0. L’Autriche et la Belgique sont aussi devant. En revanche, l’Australie fait moins bien. Fautes de données, la comparaison avec nos voisins allemands et italiens n’est pas possible.
L’écart se creuse entre les généralistes et les spécialistes
Le bilan n’est pas meilleur pour les spécialistes (en libéral). Les Français sont en queue de peloton, loin derrière leurs confrères belges qui gagnent 6,0 fois plus en moyenne que leurs compatriotes. Le constat est à peu près similaire pour les spécialistes salariés (voir l’infographie ci-dessous, cliquer pour agrandir).
L’OCDE souligne que les revenus des spécialistes sont supérieurs à ceux des généralistes dans tous les pays à l’exception du Danemark, de la Pologne et du Royaume-Uni. En France, cet écart n’a cessé de se creuser au cours des 10 dernières années, relève l’organisation qui souligne que cette tendance réduit l’attrait financier de la profession de généraliste.
Les médecins français ont un autre motif de mécontentement : la progression de leurs revenus entre 2005 et 2011 est la plus faible des pays de l’OCDE. Elle est de 1,7% pour les généralistes et de 2,7% pour les spécialistes. En Belgique, les revenus ont progressé de 5,5% pour les premiers et de 3,6% pour les seconds. De quoi faire grincer les dents alors que la tendance n’est pas positive : en 2012, le bénéfice imposable des généralistes a baissé de 0,9 % tandis que la plupart des spécialités ont vu leurs revenus stagner.
(1) L'OCDE établit ses comparaisons à partir des revenus bruts sauf pour les médecins français pour lesquels les revenus nets servent de référence, d'où une sous estimation. La comparaison se fait avec le salaire moyen à temps plein de chaque pays (source : base de données statistiques de l'OCDE sur la population active).
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