À quelques jours de l’ouverture des négociations conventionnelles sur l’encadrement des dépassements, le 25 juillet, Marisol Touraine a provoqué l’ire des jeunes praticiens. Il a suffi d’une phrase prononcée sur France Info. « Nous ferons en sorte que les médecins spécialistes qui eux ne pratiquent pas le tarif de la Sécurité sociale respectent un certain nombre de règles et ne s’installent pas là où il y a déjà beaucoup de médecins », a-t-elle estimé.
La CSMF Jeunes a immédiatement exprimé son hostilité à cette « fausse bonne idée ». « Les jeunes spécialistes n’iront pas s’installer dans des zones sinistrées s’ils ne le désirent pas et si aucune mesure incitative n’est mise en place pour les y attirer », explique le syndicat présidé par le Dr François-Charles Cuisigniez. Pour lui, autoriser les installations des jeunes en secteur II dans les seules zones sous dotées serait un « non-sens ».
Les internes et chefs de clinique ont eux aussi fait part de leur stupéfaction, relevant que ces propos étaient aux antipodes de ceux prononcés par la ministre lors du congrès de médecine générale à Nice. Marisol Touraine avait rappelé que « le président de la République ne croit pas à l’efficacité des mesures coercitives à l’installation ». « Le secteur 2 ne constitue pas un privilège mais il est un moyen de compenser l’absence ou l’insuffisance de la revalorisation du tarif opposable de nombreux actes, comme de pallier à une augmentation exponentielle des charges des médecins libéraux », affirment les Intersyndicats nationaux des internes des hôpitaux (ISNIH) et des chefs de clinique assistants (ISNCCA). Les deux organisations réclament des mesures respectant la solidarité entre générations.
Quatre généralistes font vivre à tour de rôle un cabinet éphémère d’un village du Jura dépourvu de médecin
En direct du CMGF 2025
Un généraliste, c’est quoi ? Au CMGF, le nouveau référentiel métier redéfinit les contours de la profession
« Ce que fait le député Garot, c’est du sabotage ! » : la nouvelle présidente de Médecins pour demain à l’offensive
Jusqu’à quatre fois plus d’antibiotiques prescrits quand le patient est demandeur