Monsieur M., médecin célibataire vient de recevoir son récapitulatif de carrière et l’estimation de sa future retraite. Il fait le constat suivant :
Ses revenus actuels sont de 60 000 € par an, dont 34 000 € environ sont imposés dans la tranche de 30 %. Au moment de sa retraite, prévue dans 15 ans, sa rente annuelle est estimée à 36 000 €, dont 10 000 € imposés à 30 %.
Il peut épargner 300 € par mois pendant toute cette période. Quelles sont les différentes solutions qu’il peut explorer ?
Souscrire un contrat de retraite complémentaire
Ce sera soit sur un contrat Madelin s’il exerce en libéral ou sur un PERP s’il est salarié. Dans les deux cas, l’impact fiscal sera le même : les cotisations viendront en déduction de son bénéfice libéral ou de son salaire et elles diminueront d’autant son revenu imposable. Pour un revenu supérieur à 26 791 € en 2016, l’économie minimum sera de 30 %, soit un coût net de 70 %.
Dans les deux cas, les montants versés sont soumis à des plafonds annuels déterminés en fonction des revenus. À noter que dans le cadre du PERP, la capacité de déduction est « transmissible » au conjoint. Il peut donc y avoir un contrat Madelin et un PERP dans le même foyer fiscal.
Le PERP présente d’ailleurs deux avantages par rapport au contrat Madelin : les versements que l’on fait sont libres alors que dans le contrat Madelin, il y a un engagement de versement annuel minimum. On peut également récupérer 20 % de son capital à la fin du PERP.
Dans notre exemple :
Versement annuel 429 € par mois entraînant une économie fiscale de 30 % du versement (– 129 €), soit une épargne réelle de 300 € par mois.
En supposant un rendement annuel moyen de 3,20 %, la rente estimée est de 3 320 € par an, soit après imposition à 30 % (– 996 €), une rente nette de 194 € par mois.
Ouvrir un contrat d’assurance-vie
Un contrat d’assurance-vie peut être un bon moyen d’épargne car on peut le transformer en rente, une option qui est possible dans la majorité des contrats, avec un avantage fiscal de taille : cette rente sera considérée comme une « rente à titre onéreux » et bénéficiera d’un abattement avant imposition.
Cet abattement varie selon l’âge que l’on a au moment du déblocage : entre 60 et 71 ans, il est de 60 %, au-delà il passe à 70 %.
Dans notre exemple :
Si Monsieur M. effectue cette fois un versement net de 300 € sur un contrat d’assurance-vie dont le rendement est identique (3,20 %), le capital à terme sera de 67 500 €.
Dans les mêmes conditions la transformation en rente représentera une perception de 2 909 € par an, qui, après abattement de 60 %, sera imposée dans la tranche de 30 %, soit un impôt de 350 € et une rente nette de 213 € par mois.
On voit qu’il est plus intéressant de réaliser cette épargne sans avantage fiscal à l’entrée mais en bénéficiant d’une fiscalité allégée à la sortie. Attention, le résultat peut être différent selon les situations fiscales (par exemple, dans le cas d’une imposition à un taux faible).
Investir dans l’immobilier
Il paraît logique de se constituer une épargne au travers d’un bien immobilier qui permettra de percevoir un loyer tout en conservant son capital. L’avantage actuel étant les taux de crédit au plus bas, l’inconvénient étant la fiscalité des revenus générés, qui sont soumis à l’impôt sur le revenu et aux prélèvements sociaux.
Monsieur M. se tourne vers la location meublée, qui permet de bénéficier d’un « amortissement » de la valeur du bien (une charge fictive tenant compte de l’usure du bien entraînant une « perte » déductible fiscalement) avant imposition.
Dans notre exemple :
Monsieur M. est orienté par son conseiller vers un bien meublé de 95 000 € générant un revenu net de charges de 305 € par mois (soit un rendement de 3,25 %). Il emprunte sur 15 ans au taux de 2,10 % assurance incluse, soit des mensualités de 605 €. Son épargne de 300 € est bien respectée.
Au terme de l’opération, après remboursement de l’emprunt, il dispose d’un loyer de 305 € en supposant une revalorisation nulle mais il continuera de bénéficier de l’amortissement du bien immobilier soit d’une déduction amenant à une base imposable égale à : 4 700 € (loyers) – 1 035 € (charges) – 2 500 € (amortissement).
Soit un résultat fiscal de 1 165 € entraînant un impôt global limité à 510 €, correspondant à une rente nette de 263 € par mois.
Bien entendu, cette rente est théorique. Dans la réalité, il faudra tenir compte des imprévus pouvant augmenter l’épargne nécessaire certaines années tout autant que d’une probable revalorisation des loyers et une possible plus-value sur le bien immobilier. On voit que la sélection du bien immobilier aura toute son importance.
Conclusion :
Récapitulons. Le même investissement vous procurera, à la retraite, un revenu mensuel net de 194 euros s’il est fait dans un contrat Madelin ou dans un PERP, de 213 euros s’il est effectué dans un contrat d’assurance vie et de 263 euros s’il est fait en acquérant un bien meublé.
Mais en fin de compte, l’intérêt réel dépendra de la sélection du support d’investissement, de la qualité du conseil sur la gestion des produits financiers ou de l’emplacement et de la gestion pour un bien immobilier.
En outre, votre attention est grande quand il s’agit d’examiner les conditions d’entrée sur un investissement mais elle se relâche rapidement dans de nombreux cas. On le constate par exemple au taux d’absentéisme aux assemblées générales des biens acquis en investissement locatif ! Il est donc important que vous surveilliez régulièrement vos placements ou que vous vous fassiez accompagner par un conseiller.
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