Dans le cadre d’une prochaine réforme des retraites, pour laquelle des décisions seront prises à la mi-2010, a annoncé le chef de l’État devant le Congrès, « toutes les options seront examinées », y compris le relèvement de l'âge de départ. Le débat lancé la semaine dernière par le ministre du Travail Brice Hortefeux (favorable à un recul de 60 à 65 ans de l’âge légal de la retraite) rebondit donc, avec l’onction présidentielle.
La retraite à 65 ans, les médecins libéraux connaissent bien. Selon les derniers chiffres de la CARMF (Caisse autonome de retraite des médecins de France), qui portent sur la période allant du 1er juillet 2007 au 30 juin 2008, ils cessent en effet leur activité à 65,54 ans. Sans grands écarts entre spécialités puisque les généralistes dévissent leur plaque à 65, 24 ans et les spécialistes à 65,81 ans. Les spécialistes eux-mêmes sont dans un mouchoir de poche : toutes proportions gardées, les psychiatres sont les plus « acharnés » qui travaillent jusqu’à 66,68 ans ; ils sont suivis par les pédiatres (66,28 ans), les chirurgiens (65,91 ans), les ophtalmos (65,70 ans) et les radiologues (65,50 ans). Les médecins retraités sont morts en 2008 à 83,33 ans (à 82,80 ans en 2007, 81,34 ans en 2002). Globalement, le plus gros pic de départ en retraite se situe à 66 ans (voir graphique), âge auquel plus du tiers des médecins libéraux décident de poser le stéthoscope.
Si les médecins peuvent servir d’exemple aux réformateurs de la retraite quant à l’âge de départ, ils sont en revanche à contre-courant de la réforme à venir en terme de tendance : chez eux, un léger abaissement de l’âge de la retraite est à l’uvre depuis plusieurs années. L’âge moyen de 65,54 ans observé l’an dernier par la CARMF est à comparer aux 65,55 ans et 65,98 ans relevés respectivement en 2007 et 2006.
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