Le gros avantage des infirmiers en pratique avancée (IPA), c’est qu’ils vont régler le problème des déserts médicaux, bien sûr…
Et puis c’est connu, le ou la conjoint.e de l’IPA partage son désir de travailler en milieu isolé, où il/elle a aussi une activité professionnelle. Leurs enfants sont ravis de prendre le car scolaire à 7 heures du matin ou de devenir internes dès le collège. L’IPA se fait tout livrer à domicile et avale les kilomètres pour aller au cinéma.
L’infirmier en pratique avancée est pressé de collaborer avec un généraliste, à 20 km de là, qui lui fournira les bons de transport, ordonnances de soins infirmiers, arrêts de travail, certificats MDPH et tutti quanti. Bref, tout ce qu’il ne peut prescrire.
L’IPA s’épanouit à l’idée de travailler seul dans son petit désert, du lundi au samedi, lui qui a le plus souvent toujours travaillé en équipe et en roulement. Il demandera au patient sans médecin traitant d’aller voir le spécialiste ou de faire une imagerie à 50 km.
« Ah oui, mais non, répondra le patient, ma voiture est en panne, personne ne peut m’emmener, je ne conduis pas la nuit, les enfants sortent de l’école »… Finalement, l’infirmier en pratique avancée réglera-t-il vraiment le problème des déserts médicaux ?
Au sein de notre MSP, nous travaillons justement avec un IPA. Et si ça fonctionne si bien, c’est justement parce que nous sommes au sein d’une MSP. Il sait auquel d’entre nous s’adresser en cas de problème et nous nous sommes engagés à voir rapidement les patients signalés. Il nous a permis de récupérer du temps pour prendre en charge plus rapidement de la pathologie plus aiguë.
L’IPA, à mon avis, ne peut exercer que s’il peut demander un avis médical à un médecin. Un des risques, sinon, est de surcharger les spécialistes par de la petite pathologie : modification de traitement antihypertenseur pour TA non compliquée pour le cardio, modification de traitement symptomatique dans les TFI pour le gastro… Un autre risque est de surcharger les urgences, déjà durement éprouvées et au bord de l’implosion.
Dr Sylvie Cochard, Perros-Guirec (Côtes-d’Armor)
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