Il aura fallu attendre les dernières minutes d’un discours de près d’une heure et demie pour entendre François Bayrou parler de santé. Ce mardi 14 janvier, le nouveau Premier ministre a prononcé son discours de politique générale à l’Assemblée nationale, avec comme urgence « le désendettement de notre pays » et la nécessité de « joindre nos forces pour trouver les issues ». Le chef du gouvernement a insisté sur trois défis : adopter « sans tarder » les budgets de l’État et de la Sécurité sociale (PLFSS), retrouver les conditions de la stabilité et refonder l’action publique.
Feuille de route ministérielle et PLFSS, quels seront les arbitrages ?
Et précisément pour la santé ? Si elle n’arrive pas en tête de son intervention, elle constitue pourtant « une des toutes premières préoccupations d’urgence et du quotidien au cœur du modèle social français », a admis François Bayrou. Le Premier ministre a annoncé « une hausse notable » de l’objectif national de dépenses maladie (Ondam), de l’ordre de 3,3 % (contre les 2,8 % prévus initialement). Le locataire de Matignon a finalement indiqué l’abandon de la mesure de déremboursement de certains médicaments et de consultations. Il a aussi plaidé pour le passage « d’une logique budgétaire annuelle à une logique de financement pluriannuel », répondant sans plus de détails à une demande récurrente du monde hospitalier. Ces mesures redonneront-elles du souffle (financier) au secteur ? Et quelles sources d’économie le gouvernement mettra-t-il en face ? Le Premier ministre ne s’est pas avancé sur ce sujet.
François Bayrou a par ailleurs pointé la nécessité de « retravailler sur l’enjeu clé de la démographie médicale », invitant à impliquer les élus territoriaux. Autre sujet : la formation des soignants, « question jusqu’ici irrésolue », d’après le chef du gouvernement. Le locataire de Matignon qui a confirmé la santé mentale comme grande cause nationale 2025 a aussi réclamé un effort sur le sport santé, l’organisation d’un comité interministériel du handicap ou encore l’objectif d’ « avancer sur la question du grand âge ».
La présentation des feuilles de route ministérielles dans les prochaines semaines mais aussi la reprise des discussions sur le PLFSS le 23 janvier au Sénat nous éclaireront peut-être sur les arbitrages du gouvernement. À l’heure où les hôpitaux déclenchent les uns après les autres des plans blancs pour faire face à l’épidémie de grippe, où le secteur liste, ministre après ministre, les urgences auxquelles s’atteler, ces quelques minutes nous laissent sur notre faim…
C’est vous qui le dites
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