J’ai bien envie d’apporter ma contribution ainsi que mon soutien à notre confrère le Dr Jean-Pierre Laboureau qui exprimait, dans le Quotidien n°10 001, sa déception de voir paraître de courts articles ou des avis affirmés et rapidement expédiés, signés de deux ou trois majuscules voire uniquement d’un pseudo… Comme lui, à constater cela, mon émotion voisine avec le désarroi.
Comment rester muet, et ne pas dénoncer la pratique de l’anonymat dans notre pays envié pour sa liberté d’expression ? Bien sûr, cela s’entend en excluant les propos racistes, discriminatoires ou haineux. Nous pouvons penser, dire et écrire - même être publié ! – sans qu’il soit nécessaire de masquer notre nom.
Comment comprendre que notre journal médical à grand tirage, reconnu pour ses articles et les actualités professionnelles, dont la réputation tient également au maintien d’un tirage papier, laisse faire cela ? Est-il judicieux de publier dans nos pages de brèves réflexions anonymes et peu étayées, de la pulsion et du « vite pensé » ? Quelques mots brefs, avec il est vrai rapidité et vivacité mais sans la précaution du télégramme d’autrefois : c’est sur la newsletter qu’il convient de les adresser !
La version papier est celle du temps donné pour trouver le juste mot, construire une pensée et terminer sur un écrit mûri, enfin adresser un courrier auquel on a réfléchi. Le rythme y est lent : la publication devenue hebdomadaire aujourd’hui.
Deux manières de faire et d’être au monde qu’il convient d’ajuster. Parvenir à les faire se côtoyer dans la complémentarité des supports actuels, sans que l’une ne vienne envahir ou dénaturer l’autre…
Réponse de la rédaction :
Nous tenons tout d'abord à réitérer nos remerciements à tous les lecteurs qui nous adressent des courriers que nous relayons ensuite dans ces pages. Nous attachons une grande importance à permettre les échanges dans la communauté médicale, le partage de points de vue…
Nous entendons vos craintes. Nous continuons bien évidemment à publier les courriers reçus et signés de nos lecteurs. Il nous semble également pertinent de partager les réactions à l'actualité et commentaires détaillés partagés sur notre site internet. C'est pourquoi les pages À vous de le dire témoignent de cette diversité.
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