« J’ai embauché mon assistante en novembre 2019, au moment où un collègue est parti à la retraite, rendant ainsi mon activité difficile. Ça m’a changé la vie ! » Installée à Valençay (Indre), le Dr Sylvaine Le Liboux a franchi le pas. Elle a recruté, avec l’aide de l’Assurance maladie, une assistante médicale : Isabelle Loubet, infirmière reconvertie.
« Elle sait faire des électrocardiogrammes, peut faire des pansements… », s’enthousiasme la généraliste. Son employée abonde : « Ce nouveau métier est complémentaire à ma formation d’infirmière. Je peux, en plus du secrétariat, donner par exemple des conseils aux diabétiques, informer et former les patients ! ».
Isabelle Loubet a un local dans le cabinet du Dr Le Liboux, qui exerce seule, au sein d’une CPTS. Concrètement, une table d’examen et un bureau sont à la disposition de l’assistante médicale. De l’aveu de la praticienne, « ça fonctionne bien et sans travailler plus, je vois plus de patients, environ quatre à cinq personnes par jour ! » Le Dr Le Liboux a gardé son secrétariat téléphonique déporté et charge son employée de ce qui est administratif, comme « les scans d’examens complémentaires, les renouvellements de traitements, etc., mais c’est une formation au jour le jour en collaboration avec le médecin », détaille la principale concernée.
Un énorme gain de temps
Comme Isabelle Loubet constitue des dossiers, voit si les examens prescrits ont été faits, elle décharge la généraliste, qui n’a plus à prendre la tension, peser, interroger, etc., et finir la consultation (parfois, c’est l’inverse). Tous les nouveaux patients sont vus d’abord par l’assistante, qui prend cinq à dix minutes pour constituer un dossier. « On gagne énormément de temps », commente Dr Le Liboux.
Les deux femmes ont déjà leurs propres manières de fonctionner. « On a un code pour savoir quand je suis prête pour la fin de la consultation : une petite lumière s’allume dans le couloir, ce qui évite de toquer aux portes ! », raconte Isabelle Loubet. Cette dernière aura une formation obligatoire de 112 heures l’année prochaine. Elle ne regrette rien et ses amis infirmiers l’envient.
Le frein du local
Le Dr Le Liboux étant en zone déficitaire, la Cnam lui a octroyé 36 000 euros pour l’embauche d’un temps plein la première année, 29 000 la deuxième, 21 000 la troisième, jusqu’à la fin de la convention – renouvelable – lors de la cinquième année.
« Le frein, souvent, c’est le local. Quand on a créé des MSP il y a dix ans, nous n’avions pas pensé à prévoir un cabinet en plus… On est souvent à l’étroit. » Mais ce n’est pas tout, selon elle. « J’ai 59 ans, dans six ans je suis à la retraite, je devrai donc la licencier. » Et cela peut effrayer quelques médecins. Pourtant, « c’est la seule solution à court terme pour améliorer l’accès aux soins », assure la praticienne. Dans l’Indre, les 122 médecins peuvent compter sur 18 assistants. À en croire le Dr Le Liboux, « ils ne le regrettent pas du tout ».
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