Tout professionnel de santé a des connaissances de base sur le tabac, en tant que facteur de risque dans la plupart des pathologies chroniques, et sur les bienfaits de son arrêt dans leur évolution. Certains choisissent de s’engager davantage par des formations en tabacologie, en faisant connaître leur pratique dans ce domaine ou encore par leur écoute particulière sur le sujet. Ceci est valable pour les pharmaciens. S’ils vendent tous des substituts nicotiniques, certains ont également suivi un DU ou d’autres formations de tabacologie.
Quelle reconnaissance ?
La loi Hôpital, patients, santé et territoires (HPST) reconsidère en effet les missions du pharmacien d’officine et le place parmi les acteurs des soins de premier recours. D’autres missions d’accompagnement spécifiques ont commencé à se développer (suivi des traitements anticoagulants, du patient asthmatique...). L’accompagnement au sevrage peut, dans un avenir proche, se positionner dans ce cadre. Ceci demande évidemment une reconnaissance des missions de santé publique pratiquées par le pharmacien d’officine, comme cela se pratique dans certains pays anglo-saxons. Pas facile à mettre en place !
« Si le pharmacien s’engage dans le sevrage tabagique, cela doit être accompagné d’une formation, et d’une activité régulière à l’officine. S’il assure un suivi régulier, il doit s’investir vraiment. Les modèles de coopération interprofessionnelle présentés dans la loi HPST peuvent permettre une prise en charge coordonnée du futur ex-fumeur et optimiser ses chances de succès. Le pharmacien trouve alors naturellement sa place dans ce mode de fonctionnement et peut voir son temps pris en compte et rémunéré », espère la Pr Sauvant-Rochat, du département santé publique et environnement, université d’Auvergne - faculté de pharmacie, Clermont-Ferrand.
Une sélection des patients
« À mon avis, le pharmacien ne peut pas accompagner tous les fumeurs qui souhaitent arrêter. Certaines pathologies chroniques nécessitent un suivi médical et certains fumeurs très dépendants ont vraiment besoin de consultations spécialisées », suggère la Pr Sauvant-Rochat.
En revanche, au niveau de l’officine, un certain nombre de fumeurs viennent spontanément acheter des substituts nicotiniques. Ils n’ont pas de problème majeur de santé et ne feront jamais la démarche de consulter un spécialiste en tabacologie pour accompagnement d’un sevrage : « ce sont ceux-là qui sont susceptibles de trouver chez le pharmacien une écoute voire un accompagnement », indique-t-elle.
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