Ampleur du marché oblige, « à la suite d’un appel d’offres européen lancé par l’Assurance-maladie, un seul test, assorti de sa solution de lecture, a été choisi », indique Frédéric de Bels, pharmacien responsable du département Dépistages de l’Institut national du cancer (INCa).
L’objectif est de simplifier le circuit de dépistage, de la fourniture du kit à la lecture du test et à l’envoi des résultats, en passant naturellement par le cabinet du médecin traitant, pour qu’il n’y ait pas de perte du patient au fil de ce parcours… et par conséquent perte de ses chances.
Un test unique, OC-Sensor (d’origine japonaise), une solution d’analyse sur deux centres de lecture, c’est ce que propose le laboratoire Cerba avec lequel le marché a été signé en décembre dernier. Ce test dépiste deux à 2,5 fois plus de cancers qu’Hémoccult et 3 à 4 fois plus d’adénocarcinomes avancés. Sa sensibilité est voisine de 80 %.
Un seul prélèvement
Un seul prélèvement est nécessaire désormais, toujours sur des selles, « grattées » à l’aide d’un bâtonnet ensuite introduit dans un tube à essai où se trouve un liquide conservateur. Le tube est glissé dans une enveloppe T, à adresser aux centres de lecture Cerba par le patient lui-même.
Autre avantage de ce test, l’analyse se fait de façon automatisée (à la différence d’Hémoccult, à l’œil d’un opérateur, sur des changements de coloration). « Il est donc plus sensible, plus simple d’utilisation, sa lecture est plus fiable », résume Frédéric de Bels. Enfin, le « tri » est facilité en ce que ce test est quantitatif, le seuil de positivité défini par les experts ayant été fixé à 150 ng/ml (au-dessus duquel 4 % des personnes dépistées ont effectivement un test positif et relèvent d’une coloscopie). Le retour à l’envoyeur et à son médecin du résultat est attendu dans les 8 à 15 jours.
Le médecin généraliste au cœur du dispositif
« Les kits devraient être disponibles à la commande fin mars-début avril, annonce Frédéric de Bels, soit sur l’espace pro de l’Assurance-maladie (comme pour les tests de diagnostic rapide des angines), soit à la structure de gestion départementale du dépistage du cancer colorectal », précise l’InCA. En phase préparatoire aujourd’hui, le dispositif comprend la refonte des lettres d’invitation au dépistage adressées aux personnes cibles, tous les deux ans, âgées de 50 à 74 ans, encouragées à consulter leur médecin traitant pour recevoir le test. Au médecin généraliste ensuite de veiller à ce qu’il soit réalisé par les bonnes personnes, indemnes d’antécédents digestifs en rapport avec un cancer colorectal. À lui encore d’en expliquer les bénéfices et les limites, de justifier le recours éventuel à une coloscopie en cas de test positif, ainsi qu’en détailler le mode d’emploi.
Un suivi quel que soit le niveau de risque
Les « patients » à risque élevé doivent être adressés au gastro-entérologue et les autorités de santé souhaitent qu’un suivi de tous, éligibles ou non au dépistage, quel que soit le niveau de risque, soit proposé par le médecin traitant.
En ce qui concerne l’(in)formation, les candidats au dépistage recevront avec la lettre d’invitation un dépliant ; les médecins, des outils mis à disposition par l’INCa* portant sur le nouveau test et les différentes modalités du dépistage et du suivi, information relayée par les structures de gestion et l’Assurance-maladie. Enfin, un programme de formation continue a été mis au point avec le « Quotidien du Médecin ».
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