L’EFFICACITÉ DE LA COLOSCOPIE d’une part, de la recherche de sang microscopique dans les selles d’autre part, sur l’incidence et la mortalité du cancer colorectal a été mesurée par deux études*, l’une observationnelle, l’autre randomisée (donc non comparables).
La première (89 000 participants suivis 22 ans) confirme que la coloscopie et la sigmoïdoscopie (assortie d’une polypectomie éventuellement) réduisent l’incidence du CCR (cancer colorectal) de moitié environ, comparativement à l’absence d’endoscopie, la coloscopie étant naturellement plus informative que la sigmoïdoscopie pour le colon proximal. Pour ce qui est de la mortalité, elle est réduite de 68 % avec la coloscopie et de 41 % avec la sigmoïdoscopie.
Par ailleurs, la réduction de la mortalité par CCR, de 33 ou 22 % selon que la recherche de sang dans les selles est faite tous les ans ou tous les deux ans, est pérenne après 30 ans de suivi, suggérant un effet persistant même après l’arrêt du dépistage.
Les tests immunologiques.
Plus sensibles que l’Hémoccult, les tests immunologiques, pour lesquels on attend toujours l’appel d’offres européen, préalable à la sélection du meilleur test, en termes d’efficacité et de coût, pour le dépistage organisé en France. La sensibilité de l’examen de dépistage, 40 % avec l’Hémoccult, s’élève à 80 % avec le test immunochimique, pour détecter les CCR et les polypes à haut risque (de plus de 1 cm, structure villeuse, dysplasie grave) évoluant une fois sur 4 vers un cancer. Ce test est aussi plus facile : un seul prélèvement de selles suffit et les manipulations évitées grâce à un tube à essai muni d’une aiguille. La lecture est automatisée et le coût équivalent.
Un risque multiplié par 2.
Des progrès donc concernant le dépistage et la mortalité par CCR, que l’obésité croissante compromet…Les personnes souffrant d’obésité morbide ont ainsi un risque doublé de décéder d’un CCR, de l’œsophage ou de l’estomac, un risque multiplié par 2,6 de mourir d’un cancer du pancréas et par 4,5 d’un cancer du foie. Près de 10 % des cancers du colon seraient exclusivement dus au surpoids et le risque de cancer croît parallèlement avec le surpoids. À cela, plusieurs raisons. La graisse viscérale secrète des cytokines pro-inflammatoires, et ce, de façon chronique. Certaines comme la leptine, favorisent l’angiogénèse et la croissance tumorale. La sécrétion d’adiponectine protectrice est en revanche diminuée. Enfin, l’hyperinsulinisme est susceptible de stimuler la croissance cellulaire.
* NEJM, 19 septembre 2013
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