Réduction de la pression artérielle

Plus les chiffres sont bas, mieux c’est !

Par
Publié le 29/09/2020
Les bénéfices de la baisse de la pression artérielle sur le risque de survenue d’événements cardiovasculaires s’observent aussi chez les sujets ayant des valeurs de base considérées comme normales.
Chaque baisse de 5 mm Hg de la PAS réduit de 10 % le risque d’événements cardiovasculaires majeurs

Chaque baisse de 5 mm Hg de la PAS réduit de 10 % le risque d’événements cardiovasculaires majeurs
Crédit photo : phanie

« Lower » est vraiment « better ». C’est la conclusion d’une vaste méta-analyse réalisée par la Blood Pressure Lowering Treatment Trialists Collaboration, qui a porté sur 348 854 personnes inclus dans 48 essais cliniques randomisés. L’objectif était d’évaluer les effets des traitements antihypertenseurs sur le risque de décès et d’événements cardiovasculaires fatals et non fatals chez des sujets avec ou sans antécédents cardiovasculaires, en fonction du niveau de pression artérielle systolique (PAS) à l’inclusion (<120, 120–129, 130–139, 140–149, 150–159, 160–169 et ≥ 170 mmHg).

Les auteurs montrent qu’après un suivi de quatre ans en moyenne, chaque réduction de 5 mm Hg de la PAS était associée à une réduction d’environ 10 % du risque d’événements cardiovasculaires majeurs. Les risques d’accidents vasculaires cérébraux (AVC), de coronaropathie, d’insuffisance cardiaque (IC) et de décès cardiovasculaire étaient respectivement réduits de 13 %, 7 %, 14 % et 5 %. Ces réductions étaient similaires que les patients présentaient, ou non, des antécédents cardiovasculaires à l’inclusion, et ne dépendaient pas des valeurs de PAS initiales.

En fonction du risque individuel

Pour le Pr Rahimi (Royaume-Uni), qui a présenté ces résultats en Hotline, le fait que les effets des antihypertenseurs soient similaires dans toutes les catégories de patients ne signifie bien sûr pas qu’ils doivent être prescrits à tous. Mais ces molécules doivent être regardées comme des outils efficaces pour réduire le risque cardiovasculaire chez les sujets dont le risque individuel d’événement cardiovasculaire ou d’AVC est élevé, au-delà des valeurs de PAS. Les praticiens disposent aujourd’hui de scores de risque qui permettent de les aider dans leur décision thérapeutique.

Pas de risque accru de cancer

Une autre vaste étude s’est intéressée aux liens éventuels entre la prise d’antihypertenseurs et le risque de cancers, sujet débattu depuis plus de 40 ans. Il s’agit là aussi d’une méta-analyse ayant porté sur quelque 260 000 patients inclus dans 31 essais cliniques. Les résultats sont très rassurants : il n’y a pas d’augmentation du risque de cancer (sein, colorectal, bronchique, prostate ou peau) avec les cinq familles de médicaments évalués (IEC, ARA2, bêtabloquants, inhibiteurs calciques et diurétiques), et ce quels que soient l’âge, le sexe, l’indice de masse corporelle, le statut tabagique ou la prise d’antihypertenseurs antérieure à l’essai clinique. Les auteurs n’ont également pas montré de différences en comparant les familles d’antihypertenseurs entre elles, ni en fonction de la durée du traitement. 

D’après les communication du Pr Kazem Rahimi et Emma Copland (Royaume-Uni)

Dr Isabelle Hoppenot

Source : Le Quotidien du médecin