Le choix du maintien à domicile d'une personne âgée repose sur une évaluation de son état de santé : comorbidités, handicaps moteurs, altération des fonctions cognitives, état dépressif… Mais aussi, sur les moyens matériels, financiers et humains (famille, voisins, aides à domicile…) dont elle dispose. Les situations pour lesquelles la question du maintien à domicile peut être remise en question sont multiples et hétérogènes. Mais la décision du gériatre ne doit pas être influencée par un jugement subjectif. « Certains patients âgés de plus de 80 ans vivent seuls. Ils souhaitent, malgré tout, continuer à rester chez eux : ils en ont les capacités physiques, intellectuelles et d'autonomie. Or, il arrive que la famille et parfois les médecins considèrent, à tort, qu'à leur âge le maintien à domicile doit être évité », souligne la Pr Sylvie Bonin-Guillaume, gériatrie à l'APHM de Marseille et membre du bureau de la Société française de gériatrie et gérontologie (SFGG).
Préparer la mise en institution
Dans d'autres cas, il peut être difficile, pour le gériatre, de répondre aux attentes de maintien à domicile du patient. « Certaines personnes âgées bénéficient de toutes les aides à domicile disponibles. Malgré cela, le fardeau ressenti par les aidants familiaux peut être lourd. À force de vouloir faire plaisir à une personne âgée très handicapée, en la maintenant à domicile, la famille finit par s'épuiser », affirme la gériatre.
Lorsque la situation devient complexe, le gériatre doit aider le patient et son entourage à trouver une alternative plus adaptée à sa condition médicale et sociale. « Le médecin doit aborder cette question avec les familles. Car celles-ci sont souvent pudiques : elles n'osent pas évoquer des questions d'ordre personnel et sont parfois démunies sur les possibilités existantes », confie la Pr Bonin-Guillaume. Le parcours le plus adéquat peut changer au fur et à mesure du temps et des consultations. « La réévaluation du patient doit être régulière pour éviter, au maximum, les ruptures de prises en charge brutales, en urgence », note la Pr Bonin-Guillaume. Dans la mesure du possible, la décision d'une entrée en institution doit être anticipée et préparée. De fait, une telle décision prise lors d'une hospitalisation en urgence peut être source de traumatisme pour toute la famille.
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