La physiopathologie de l’endométriose se clarifie progressivement : si l’hyperœstrogénie et la résistance à la progestérone sont confirmées, d’autres facteurs semblent jouer un rôle significatif, comme l’inflammation chronique.
Depuis peu, le rôle des perturbateurs endocriniens environnementaux (pesticides, plastiques, etc.) semble se confirmer. Plusieurs études expérimentales in vitro, de nombreux travaux réalisés chez l’animal et des études épidémiologiques sont autant d’arguments qui renforcent cette hypothèse.
Distilbène
Des nombreux perturbateurs endocriniens présentent une activité estrogéno-mimétique responsable (en autres) de leurs effets chez l’humain. Il est admis que le diéthylstilbestrol (DES), un estrogène de synthèse prescrit entre 1950 et 1977 à des milliers de femmes enceintes représente un modèle clinique expérimental à ce sujet.
Nous rapportons l’observation unique d’une famille au sein de laquelle le traitement par le DES pendant la grossesse a été associé à une endométriose familiale, transmise de surcroît aux filles et aux petites-filles. Ainsi, après la naissance d’une fille, la mère a été traitée par le DES pendant plusieurs mois après chacune de ses 11 grossesses, pour bloquer la montée du lait. Les 11 grossesses furent rapprochées et de facto, à part la première, toutes initiées sur DES. Les 6 filles de la fratrie ont présenté une endométriose, confirmée par laparoscopie, et leurs 7 petites-filles ont présenté aussi une endométriose. De plus, la seule arrière-petite-fille réglée présente une dysménorrhée chronique.
Cette famille informative supporte l’hypothèse du rôle du DES dans le développement de l’endométriose chez les filles et les petites-filles et permet de renforcer celle de l’impact des perturbateurs endocriniens environnementaux dans cette pathologie gynécologique et dans sa transmission transgénérationnelle.
1. Unité d’Endocrinologie-Gynécologie Pédiatrique, CHU Montpellier et Université Montpellier
2. Centre de Référence Maladies Rares du Développement Génital, CHU Montpellier et Université Montpellier
3. Inserm U 1203, Montpellier
4. CNRS, Université Sorbonne, Association Hhorages-France, Asnières-sur-Oise
5. Département de biologie de la reproduction et DPI (ART/PGD), CHU Montpellier et Université Montpellier
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