Trop d'examens radiologiques à analyser et pas assez de bras.
À l'hôpital Foch (Suresnes, Hauts-de-Seine), l'équipe du Pr François Mellot, chef du service d'imagerie diagnostique et interventionnelle, expérimente un nouvel outil d'intelligence artificielle (IA) pour affiner le diagnostic sur les scanners thoraciques.
Aujourd'hui, les outils technologiques permettant de soulager les praticiens de tâches répétitives consommatrices de temps sont les bienvenues. « Le nombre d'imageries croît trois fois plus vite que le nombre de radiologues, constate le Pr Philippe Grenier, radiologue et responsable du projet à l'hôpital Foch. Nous sommes surbookés par les examens radiologiques et la lecture scanographique, il n'y a plus de valeur ajoutée non plus lors des réunions de concertation pluridisciplinaire par manque de temps. C'est normal que l'IA arrive dans notre spécialité. »
Prévenir l'anévrisme
Depuis décembre, 200 patients ont bénéficié d'une analyse de leur scanner thoracique par une IA mise au point par la société Siemens Healthineers. Le logiciel est capable dans un premier temps d'identifier automatiquement les différents organes (poumons, cœur, aorte, vertèbres) ainsi que les modifications des tissus à l'origine de pathologies. L'IA reconstitue alors en 3D les images des zones intéressantes et procède à différentes mesures des cellules.
Au niveau pulmonaire, l'IA peut isoler les poumons, calculer le volume des lobes, détecter les nodules pulmonaires et en mesurer le diamètre et le volume. Une procédure utile dans le cas d'un bilan oncologique ou pour un dépistage du cancer du poumon.
L'outil permet aussi de détecter les calcifications coronaires et calcule le score calcique pour évaluer le risque de maladie cardio-vasculaire et coronarienne. Pour prévenir l'anévrisme, l'IA peut aussi observer les dilatations de l'aorte et indiquer leur position sur le scanner.
Enfin, le logiciel peut segmenter, nommer et mesurer la densité osseuse des vertèbres de la région thoracique et repérer les éventuels tassements.
Pour l'équipe, le côté pratique de l'outil est inéluctable. « Il faut 17 minutes pour obtenir une analyse précise, confie le Pr Mellot. J'interprète toujours l'image comme habituellement. L'IA me permet pour l'instant de ne pas passer à côté d'une information. »
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