Entretien avec la directrice générale adjointe de l'EFS

Cathy Bliem: « Pendant le confinement, maladies chroniques, hémopathies et lymphomes sont toujours là. »

Publié le 28/04/2020

Le don de sang ne connaît pas la crise. L’activité de collecte a été perturbée au tout début du confinement, mais elle a retrouvé un équilibre. Le point avec la directrice générale adjointe de l’Établissement français du sang (EFS).

Crédit photo : EFS

LE QUOTIDIEN : Comment le confinement a-t-il affecté l’activité de l’EFS ?

CATHY BLIEM :Quelques jours avant le confinement, il y a eu l’annonce de la fermeture des universités et des lycées, qui a eu un gros impact car cela amputait nos collectes mobiles. Puis avec le confinement, les entreprises ont été vidées de leurs salariés, et nous avons donc dû fermer d’autres points de collecte. Pendant la première semaine, nous avons donc dû communiquer pour dire aux donneurs que d’autres lieux restaient ouverts, et que le don du sang était un des motifs de sortie possible au titre de l’assistance aux personnes vulnérables.

Quels ont été les résultats de cette communication ?

Dès le milieu de la semaine qui a suivi l’annonce du confinement, nous avions de l’attente sur les sites ouverts, ce qui n’est bien ni pour le personnel, ni pour les donneurs. Mais nous avons maintenant atteint un équilibre. Il faut également noter que les cessions de produits avaient baissé de 20 à 25 % au début du confinement, en raison de la déprogrammation de certaines interventions chirurgicales. Certaines ont été reprogrammées, et la diminution des cessions n’est maintenant plus que de 5 à 15 %, avec bien sûr de grandes différences en fonction des régions.

Quel est aujourd’hui l’état de vos stocks ?

Ils sont très bons, notamment parce que nous avons beaucoup développé le don sur rendez-vous. Mais nous restons extrêmement vigilants. Pendant le confinement, les maladies chroniques, les hémopathies, les lymphomes sont toujours là. Et comme nos produits ont une durée de vie courte, il est important que les donneurs continuent à donner pendant toute la durée du confinement.

Comment votre personnel fait-il face ?

Nous avons, comme dans les établissements de soins, eu un certain absentéisme à la fois lié à la maladie et aux problèmes de garde d’enfants. Mais nos soignants sont sur le pont, sur toute la chaîne.

Propos recueillis par A.R.

Source : Le Quotidien du médecin