Une passion de jeunesse qui le mène au banc de touche des épreuves de rugby des Jeux olympiques. Le Dr Alain Verneau fait partie, depuis quelques jours, des médecins de match de cette discipline. Le rugby, il le pratique depuis son plus jeune âge. Joueur au niveau régional, il avait arrêté ce sport pour se consacrer à ses études de médecine à l’âge de 23 ans. Cinquante ans plus tard, il reprend l’aventure, toujours au cœur de l’action, mais à côté du terrain cette fois.
Ancien gastro-entérologue à la Polyclinique de Poitiers, il avait replongé dans la mêlée au moment de la retraite, passant alors un diplôme de médecin du sport afin de devenir médecin de match. D’abord médecin bénévole pour le club Stade Poitevin rugby, il est rapidement sollicité pour encadrer des rencontres universitaires et différents tournois. « J’ai participé à l’encadrement médical. En 2018, j’ai fait un remplacement pour un stage avec l’équipe de France moins de 16 ans », confie-t-il. Au même moment est créée la notion de médecin de match pour les médecins professionnels de Top 14, une classification qui existe depuis 2014 pour les matchs internationaux. « J’ai donc fait partie de la première fournée pour les médecins de Top 14 », se félicite le Dr Verneau.
Création d’une section Rugby-Santé
Le gastro-entérologue est également à l’initiative de la création de la section Rugby-Santé au sein de son club, à Poitiers. Une activité ludique qu’il coordonne avec des animateurs non médicaux. « Ce sont des pratiques nouvelles. Le but est de faire bouger les gens et de les intégrer. En France, le premier Rugby-Santé était centré sur le cancer du sein. Maintenant, nous encadrons aussi bien des gens qui ont des pathologies cardiovasculaires que ceux atteints de maladies dégénératives ou des diabétiques. Ce sont des jeux avec un ballon ovale avec les valeurs fondamentales du rugby : la solidarité, la bienveillance, l’entraide. Nous sommes là pour le plaisir. » Cette activité qui se développe de plus en plus en France a fait, dans son club, 35 adeptes qui se réunissent une fois par semaine.
J’enchaîne les matchs sans chercher à faire un palmarès. C’est avant tout un plaisir qui allie vocation et passion
Alain Verneau
Depuis le 18 juillet, il officie en tant que médecin de match des JO. Et, à 73 ans, il voit sa sélection comme « un concours de circonstances » : la pratique d'un anglais relativement courant, accepter d’être bénévole, et être capable d’arbitrer un match de rugby à 7. « J’étais le médecin des trois dernières finales dans le championnat de France de rugby à 7. Cela a contribué aussi à ma sélection », explique le Dr Verneau, qui a été médecin de match en quart de final de la Coupe d’Europe à plusieurs reprises et au championnat de France de Pro D2. « J’enchaîne les matchs sans chercher à faire un palmarès. C’est avant tout un plaisir qui allie vocation et passion. »
Quelques jours avant le début de la compétition, il reconnaissait « ne pas bien réaliser et ne pas trop chercher à réaliser afin de ne pas (se) mettre la pression », tout en avouant le caractère exceptionnel de cette opportunité. Parmi les médecins, le chief medical officer est le Dr Eanna Falvey, la grande figure mondiale médicale du rugby. C’est lui qui, à la Fédération, est le moteur pour toutes les nouvelles règles médicales. Pour le Dr Verneau, c’est « un honneur et une responsabilité de travailler avec lui ». Car, comme il l’assure, médecin avant tout, sa mission est de soigner les joueurs.
Article précédent
Blessée pour les JO, l’interne Marie Bouchard s’élancera sur le 10 km pour tous
Article suivant
La perchiste Margot Chevrier, future médecin, renonce aux JO pour mieux sauter
Médecins aux Jeux paralympiques : la Dr Orianne Lopez entend « accompagner les équipes vers la performance ! »
Blessée pour les JO, l’interne Marie Bouchard s’élancera sur le 10 km pour tous
Médecins aux JO : le Dr Alain Verneau, au taquet sur le bord du stade
La perchiste Margot Chevrier, future médecin, renonce aux JO pour mieux sauter
Médecins aux JO : le Dr Pierre Mauger à la tête des services médicaux
Médecins aux JO : Dr Xavier Lambertyn, entre escrime et tir à l’arc
Médecins aux JO : Oriane Hily, « armée » pour les Jeux
Jeux Olympiques : Gabriel Bordier, futur interne en rhumato, prendra le 5 août le départ du 20 km marche à Tokyo
Médecins aux JO : Dr Yann Schrub, le spécialiste du demi-fond qui ne fait pas les choses à moitié
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024
La myologie, vers une nouvelle spécialité transversale ?
Maintien des connaissances et des compétences
La certification périodique marque des points