Un cabinet écoresponsable

Publié le 28/04/2023
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Des mesures concrètes peuvent être prises pour limiter l’empreinte écologique de la pratique médicale.
Éviter les matériaux dégageant des composés organiques volatils

Éviter les matériaux dégageant des composés organiques volatils
Crédit photo : GARO/PHANIE

« Adopter des comportements écoresponsables au cabinet est essentiel », rappelle la Dr Claire Bourgeoisat, médecin généraliste à Cluny. S’il s’agit d’une installation, mieux vaut privilégier les matériaux biosourcés, préférer la réhabilitation d’un bâtiment à une construction, réfléchir à la localisation par rapport aux transports, bien isoler thermiquement, utiliser des lampes LED, choisir des peintures sans composés organiques volatils. Pour le revêtement de sol, pas de moquettes mais un carrelage ou un vrai linoléum (pas de PVC). Pour les meubles, on préférera le bois massif, et on pourra aussi acheter un ordinateur reconditionné. On veillera à ce que le système de ventilation fonctionne, à ce que le réglage du chauffage soit abaissé le week-end. Les huiles essentielles ne sont pas recommandées, les plantes dépolluantes ont davantage un effet apaisant qu’un effet sur l’environnement, et bien sûr il faut aérer au minimum dix minutes deux fois par jour. L’usage des détergents et désinfectants les moins toxiques (regarder les labels) sera limité, en augmentant les temps de pose ou en recourant au nettoyage vapeur.

Le drap d’examen n’est pas toujours indispensable ; il peut être compostable ou recyclable. Par ailleurs, il n’est pas obligatoire de systématiquement recourir à des matériaux à usage unique (spéculums, abaisse-langue, matériel de petite chirurgie), même si c’est pratique et si la HAS les préconise dans ses recommandations de 2007. Pourquoi ne pas revenir à la stérilisation en autoclave, notamment en cabinet de groupe — car l’appareil est assez onéreux (parfois 3 000 €) ?

La prise en charge des déchets d’activités de soins à risques infectieux (Dasri) est beaucoup plus coûteuse que celle des autres déchets pour la collectivité. On s’efforcera donc de limiter ces déchets « qui correspondent à un risque de présence de micro-organisme pathogène avec possibilité de pénétration dans l’organisme, et non à tous les déchets issus de soins », insiste la spécialiste.

Exergue : « Tous les déchets ne vont pas en Dasri »

Session « Le cabinet écoresponsable »

Dr Corinne Tutin

Source : Le Quotidien du médecin