Trois stades

Alzheimer : les critères diagnostiques actualisés

Publié le 16/12/2011
Article réservé aux abonnés
1324002206307246_IMG_73819_HR.jpg

1324002206307246_IMG_73819_HR.jpg
Crédit photo : S TOUBON

1324002207310134_IMG_74242_HR.jpg

1324002207310134_IMG_74242_HR.jpg

CES CRITÈRES couvrent tout le spectre de la maladie et les changements qui surviennent graduellement au fil de nombreuses années d’évolution. Ils s’inscrivent dans la suite d’une révision déjà proposée en 2007 par le Pr Bruno Dubois (France). La recherche a en effet montré que la maladie d’Alzheimer peut occasionner des changements dans le cerveau une décennie ou plus avant l’apparition des symptômes et que ces symptômes ne sont pas toujours directement reliés aux anomalies cérébrales. Ainsi, certaines personnes âgées ont des plaques amyloïdes, mais n’ont pas présenté de signes de démence. Les nouveaux critères abordent la question de l’utilisation de l’imagerie et des biomarqueurs dans le sang et le LCR. Les biomarqueurs sont de plus en plus employés dans les centres de recherche pour détecter le début de la maladie et pour en suivre la progression. Mais ils ne peuvent pas être utilisés en routine pour le diagnostic clinique sans avoir été testés plus avant et validés.

Trois stades de la MA sont définis.

Stade préclinique

Un stade préclinique, pour lequel les recommandations ne s’appliquent que dans le domaine de la recherche car on ne connaît pas le risque de progression vers la démence lorsque ces critères sont présents. Dans cette phase, les changements cérébraux (plaques amyloïdes et dégénérescence neuronale) peuvent déjà être en progression. Les symptômes cliniques ne sont pas évidents.

Chez certaines personnes, les lésions amyloïdes peuvent être détectées au PET-scan et dans le LCR.

Oubli bénin.

Le stade de l’oubli bénin de la sénescence (MCI pour Mild Cognitive Impairment). Les recommandations concernent également la recherche. Le stade MCI est marqué par des problèmes de mémoire, suffisants pour être mesurés, mais ne compromettant pas l’autonomie des sujets. La progression vers la MA n’est pas systématique. Les mesures préconisées vont permettre aux chercheurs de se concentrer sur la standardisation des biomarqueurs pour les dépôts amyloïdes et les anomalies cérébrales. Actuellement, les biomarqueurs incluent des taux élevés de bêta-amyloïde dans le LCR, une réduction de la consommation de glucose par le cerveau (déterminée par PET-scan), une atrophie d’aires cérébrales spécifiques (visibles à l’IRM). Ces tests peuvent aussi être appliqués dans les centres de soins spécialisés en complément des tests cliniques standards.

La démence de type Alzheimer.

Les critères s’appliquent aux stades finaux de la maladie. Ils montrent comment les cliniciens doivent appréhender l’évaluation des causes de la progression du déclin cognitif. Les recommandations étendent aussi le concept de démence de la maladie d’Alzheimer au-delà de la perte de mémoire dans ses caractéristiques les plus centrales. Un déclin des autres aspects de la cognition, tels que le manque de mots, les problèmes visuospatiaux, les altérations du raisonnement et du jugement, peuvent être les premiers symptômes observés. À ce stade, les résultats des tests des biomarqueurs peuvent être utilisés pour accroître ou réduire le degré de certitude du diagnostic de démence d’Alzheimer et pour la distinguer des autres formes de démences.

 CHRISTINE FALLET

Source : Le Quotidien du Médecin: 9060