PRÈS DE LA MOITIÉ de la population mondiale, soit 3 milliards de personnes cuisinent, chauffent et éclairent leur logement au moyen de combustibles solides dans des foyers ouverts ; 2,4 milliards utilisent la biomasse (bois, déjections animales, résidus agricoles) et 0,6 milliard du charbon. La biomasse est ainsi aujourd’hui une source majeure de pollution de l’air intérieur. Si cette situation concerne plus particulièrement les pays en développement (dans certaines régions de Chine, d’Inde et d’Afrique subsaharienne, plus de 90 % de la population est exposée à cette pollution), la progression du coût des autres sources d’énergie conduit à une utilisation de plus en plus large de la biomasse, y compris dans les pays développés.
Dans les pays en développement, on estime que, chaque année, de 1,5 à 2 millions de personnes, dont une grande proportion (environ 1 million) d’enfants de moins de cinq ans, meurent prématurément de maladies générées par l’exposition à cette pollution. La combustion de la biomasse génère de fines particules (PM10 : ‹ 10 µm et PM 2,5 : ‹ 2,5 µm) et toute une variété de polluants (monoxyde de carbone, dioxyde d’azote, dioxyde de soufre, aldéhydes, etc.). Ainsi, une femme qui cuisine au feu de bois peut être exposée à une concentration de particules de PM10 de 300 atteignant 3 000 µg/cm3, dépassant 30 000 µg/m3 durant la préparation des repas. Or, selon l’OMS, une bonne qualité de l’air suppose une concentration de particules de PM10 ‹ 50 µg/m3 et de PM2,5 ‹ 2,5 µg/m3. Les femmes et les enfants, particulièrement ceux portés sur le dos de leur mère, sont donc les plus exposés à cette pollution.
Un risque accru de maladies respiratoires.
Elle augmente le risque de petit poids de naissance, d’infections respiratoires et de mortalité dans l’enfance.
Le risque d’infections respiratoires basses chez les enfants exposés est attesté par plusieurs études. Une métaanalyse récente (1) indique que les enfants exposés aux fumées générées par la combustion de biomasse ont un risque de développer des maladies respiratoires aiguës trois fois supérieur à celui de ceux dont les familles utilisent le gaz ou le pétrole comme source principale d’énergie. À l’âge adulte, ils ont aussi un risque majoré de bronchite chronique, d’asthme et de tuberculose. De nombreuses études retrouvent également une altération de la fonction respiratoire chez les enfants exposés à cette pollution.
Les relations entre la pollution intérieure et l’asthme sont controversées. Des études longitudinales sont nécessaires pour démontrer une éventuelle association.
D’après la communication du Dr Laura Gochica-Rangel, Mexico.
[1] Po JY et coll. Thorax 2011;66 :232-39.
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