Traitement de l’asthme sévère

Les anti-IL5 mènent la course des futurs biologiques

Publié le 09/10/2014
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Le reslizumab est un anticorps monoclonal humanisé dirigé contre l’interleukine 5 (IL5). Celui-ci joue un rôle essentiel dans la maturation, la croissance et la chimiotaxie des éosinophiles. Les auteurs ont évalué l’efficacité et la tolérance d’un traitement par reslizumab chez des patients asthmatiques sévères hyperéosinophiliques (1). Cette étude multicentrique, randomisée en double aveugle contre placebo, a inclus 311 sujets asthmatiques âgés de 12 à 75 ans, dont les symptômes étaient insuffisamment contrôlés (score ACQ ≥ 1,5) ayant un taux d’éosinophiles dans le sang ≥ 0,4 109/l.

L’objectif principal était de déterminer si le reslizumab, administré une fois toutes les 4 semaines en injection IV (à la dose de 0,3 ou 3 mg/kg), pour un total de 4 doses, était plus efficace que le placebo dans l’amélioration de la fonction pulmonaire chez des patients asthmatiques hyperéosinophiliques.

Après 16 semaines de traitement, les patients ayant reçu le reslizumab présentaient une amélioration significative du VEMS (p ≤ 0,024), observée dès 4 semaines après administration de la dose initiale et maintenue à la fin de la période de traitement, ainsi qu’une amélioration significative du score ACQ (p ≤ 0,033). Ces améliorations étaient numériquement plus faibles pour la dose de 0,3 mg/kg que pour celle de 3 mg/kg. Il n’y avait pas d’intolérance particulière au produit. La majorité des effets indésirables rapportés étaient d’intensité légère à modérée et comparables entre les groupes de traitement.

Mepolizumab en sous-cutané

Autre anti-IL5, le mepolizumab, a déjà montré dans des études précédentes une amélioration du VEMS et une réduction significative des exacerbations, chez des asthmatiques sévères hyperéosinophiliques, en administration intraveineuse. L’objectif principal de l’étude MENSA était d’évaluer son efficacité (réduction du nombre d’exacerbations, amélioration du VEMS et de la qualité de vie) et sa tolérance, en administration sous-cutanée. 576 patients ont été inclus et traités pendant 32 semaines par un placebo, 100 mg de mepolizumab SC, ou 75 mg de mepolizumab IV (2).

On constate une réduction significative du nombre d’exacerbations, de – 53 % (p ‹ 0,001) en SC et de – 47 % (p ‹ 0,001) en IV, vs placebo. Les hospitalisations et les visites aux urgences ont diminué de 61 % dans le groupe SC (p = 0,015) et de 32 % dans le groupe IV (p = 0,299).

L’amélioration du VEMS est de 98 ml dans le groupe SC (p = 0,028) et de 100 ml (p = 0,025) dans le groupe IV, versus placebo. Le score de St Georges s’est amélioré respectivement de 7,0 et 6,4 et l’ACQ 5 de 0,44 et 0,42 après traitement par mepolizumab SC et IV. La tolérance était similaire dans les groupes mepolizumab et placebo. En conclusion, le mepolizumab, administré en IV ou SC, améliore le contrôle des symptômes et la qualité de vie et prévient les exacerbations chez des patients asthmatiques sévères éosinophiliques.

(1) Bjermer L et al. A randomized phase 3 study of the efficacy and safety of reslizumab in subjects with asthma with elevated eosinophils. P299

(2) Ortega H et al. Reduction in exacerbations with mepolizumab in severe eosinophilic asthma: MENSA study. Abstract 2906

Christine Fallet

Source : Le Quotidien du Médecin: 9355