Les dernières recommandations sur la prise en charge de l’axSpA datant de 2016, elles ont été actualisées. Les grands principes généraux ne changent pas et les mesures non médicamenteuses ont toujours une place essentielle. Parmi les nouveautés, il est recommandé l’utilisation du score ASDAS pour juger de l’activité de la maladie, avec un haut niveau d’activité défini par un score ASDAS > 2,1. En échec des traitements conventionnels, chez un patient ayant un haut niveau d’activité de la maladie, il est recommandé de prescrire en première intention un anti-TNF ou un anti-IL17, plutôt qu’un inhibiteur de JAK (JAKi). Il faut également tenir compte des manifestations extra-articulaires (ou extra-musculosquelettiques) et opter pour les anti-TNF, en cas d’uvéite ou de MICI, et les anti-IL-17 en cas de psoriasis.
Un moindre bénéfice chez les femmes
De précédentes études ont déjà rapporté des différences sur la physiopathologie, la présentation clinique et la réponse au traitement selon le sexe dans l’axSpA. Une analyse de plusieurs registres européens a évalué l’impact en « vraie vie » du sexe sur la réponse à un premier anti-TNF chez 6 451 patients naïfs de traitement biologique (1). Parmi eux, 39 % étaient des femmes (2 538) avec une CRP plus basse que les hommes (6,7 vs 11,9) et des scores plus élevés sur les critères rapportés par les patients (PRO) à l’introduction de l’anti-TNF. Chez les femmes, la probabilité d’avoir une amélioration significative à six mois était de 15 % inférieure à celle des hommes. Une analyse complémentaire a montré que sur 28 608 patients atteints d’axSpA, le taux de maintien du premier anti-TNF à 6, 12 et 24 mois était significativement plus bas chez les femmes (81 %, 69 %, 58 %) que chez les hommes (89 %, 81 %, 72 %). Une autre étude a mis en évidence une différence de performance de l’IRM selon le sexe (2). L’ankylose et les lésions graisseuses sont plus fréquentes chez les hommes, alors que la sclérose est plus souvent observée chez les femmes. Il n’existe pas de différence pour l’œdème osseux et l’érosion.
L’upadacitinib dans la forme non radiographique
L’efficacité de l’upadacitinib (UPA) dans l’axSpA a déjà été montrée dans l’étude SELECT-AXIS 1. L’UPA est le premier JAKi étudié dans l’axSpA non radiographique (3). Dans cet essai de phase III, 313 patients ont été inclus : 156 ont reçu l’UPA à 15 mg par jour et 157 le placebo. À la semaine 14, le nombre de patients en réponse ASAS 40 était significativement plus élevé dans le bras UPA (45 % vs 23 % ; p < 0,0001). La tolérance était comparable entre les deux groupes.
Deux fois plus de réponses sous bimekizumab
Dans la spondyloarthrite ankylosante, l’étude de phase III, BE MOBILE 2, a été menée chez 322 patients, recevant du bimekizumab 160 mg toutes les quatre semaines ou un placebo (4). À 16 semaines, la réponse ASAS 40 était obtenue pour 44,8 % des patients sous bimekizumab, versus 22,5 % sous placebo (p < 0,001). Elle était rapidement atteinte dès la deuxième semaine. À 24 semaines, plus de 50 % des patients avaient un score ASDAS < 2,1. IL n’y avait pas de nouveau signal sur la tolérance. Dans la forme non radiographique, l’étude BE MOBILE 1 a également montré des résultats comparables.
(1) Hellamand P et al, abstr. OP 0020
(2) Ulas S.T et al, abstr. OP 0073
(3) Deodhar A et al, abstr. OP 0016
(4) Van der Heijde D, abstr. OP 0019
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