La neurologie, bonne candidate pour la téléconsultation ?

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Publié le 16/05/2024
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Alors que, depuis la pandémie de Covid-19, le recours à la téléconsultation s’est fortement développé, les neurologues s’interrogent sur la place et les limites de la consultation à distance dans leur discipline.

Crédit photo : BURGER / PHANIE

Contrairement aux idées reçues, depuis la pandémie, plusieurs bénéfices de la téléconsultation sont identifiés. Notamment, certains diagnostics peuvent être affinés par l’observation en téléconsultation des patients en milieu familier, non anxiogène – facilitant, par exemple en neuropédiatrie, l’appréciation du développement psychomoteur, cognitif, etc. Par ailleurs, l’interaction médecin-patient peut être améliorée : c’est le cas avec les enfants, attirés par l’écran, mais aussi avec certaines personnes âgées, qui perçoivent ce qui est dit à l’écran (assimilé à une télévision) comme digne de confiance. Ainsi, certains symptômes sont davantage exprimés en téléconsultation, à l’instar de douleurs chez les sujets gériatriques. Autre exemple : certaines mesures thérapeutiques sont mieux observées après une téléconsultation, comme, en gériatrie, la déprescription de neuroleptiques inadaptés, ou l’introduction d’antalgiques ou antidépresseurs.

Des freins contournables

Toutefois, pour des raisons techniques, la téléconsultation n’est pas adaptée à certaines situations fréquentes en neurologie (troubles sensoriels importants, dossier complexe, etc) même si la présence d’un tiers peut compenser certaines difficultés.

Surtout, l’examen semble a priori difficile à réaliser à distance. Une limite que le recours à certains scores (à l’instar du Rankin, de l’EDS, de l’UPDRS, etc.), grilles d’examen standardisé ou tests (évaluation de la force des doigts avec un élastique, de la sensibilité thermique avec une canette de boisson froide, etc.) permet, là encore, de dépasser. Si l’intervention de soignants formés peut permettre d’aller loin dans l’examen neurologique, délivrer quelques explications basiques à des tiers non formés ou au patient (par exemple, où poser son écran) donne aussi accès à nombre d’informations.

Finalement, une des principales limites techniques à la téléconsultation concerne la palpation.

Et, pour des raisons relationnelles évidentes, les consultations d’annonce à distance semblent inappropriées.

D’après la session SFSD/SFN « Téléconsultation en neurologie : comment coller aux particularités des patients ? »


Source : Le Quotidien du Médecin