« La majorité des arrêts cardiaques extrahospitaliers chez les enfants dans le cadre des Smur pédiatriques sont d’origine respiratoire », indique le Dr Laurent Dupic (responsable du Smur pédiatrique, hôpital Necker-Enfants malades, AP-HP). La mort inattendue du nourrisson reste encore la première cause de décès de l’âge de 28 jours à 1 an. 250 à 350 enfants sont concernés chaque année. Le nombre de décès a été significativement réduit grâce aux mesures de prévention – couchage du nourrisson en décubitus dorsal, dans une gigoteuse, etc.
La bronchiolite sévère hypoxémique est une autre grande cause de détresse respiratoire et d’hospitalisation non programmée chez les nourrissons. « Avec moins de cas cet hiver, probablement grâce à l’arrivée du nirsévimab », note le Dr Dupic. Suivent la crise d’asthme en période allergique, ou encore la crise convulsive prolongée, dans le cadre de maladies épileptiques qui seront diagnostiquées et traitées par la suite.
200 décès dans des accidents domestiques
Parmi les autres causes d’urgences vitales pédiatriques, la maltraitance infantile reste, hélas, bien présente dans notre pays. Quant aux accidents de la vie courante, ils sont responsables chaque année de plus de 200 décès d’enfants de moins de 15 ans. Cela concerne tout particulièrement les jeunes enfants, victimes de chutes entraînant un traumatisme crânien, souvent accompagné d’une brève perte de connaissance. Chaque année, plusieurs dizaines d’enfants meurent de défenestrations, surtout des moins de 6 ans et des garçons.
Les intoxications par ingestion représentent aussi une cause importante d’urgences accidentelles du jeune enfant, qui porte à la bouche tout ce qu’il trouve. Certains produits ménagers ou médicaments peuvent être très toxiques. « Les piles boutons sont potentiellement mortelles car elles peuvent causer des brûlures chimiques très profondes. Il faut réagir très rapidement, souligne le Dr Dupic. L’inhalation d’un corps étranger constitue une autre urgence vitale pouvant entraîner asphyxie ou suffocation. »
La prévention avant tout
« Dans le cadre d’une maladie chronique de l’enfant, l’éducation thérapeutique des parents est fondamentale pour leur apprendre comment apporter une réponse adaptée aux urgences vitales : crise d’asthme aiguë grave, crise convulsive prolongée (Buccolam), réaction allergique sévère (Epipen), etc. », souligne le spécialiste.
L’acquisition des gestes de premiers secours est essentielle pour tous les parents : manœuvre de Heimlich, PLS, massage cardiaque… « Et, bien sûr, dans le cadre de la prévention infectieuse, les vaccins jouent un rôle majeur », souligne le pédiatre.
Quant aux accidents de la vie courante, de nombreuses campagnes nationales de prévention sont régulièrement déployées concernant la sécurisation du domicile et des équipements sportifs.
Article précédent
L’écoresponsabilité aux urgences
Article suivant
Les SMS du congrès Urgences 2024
Des équipes de secours dans les starting-blocks pour les JO
Répondre aux besoins de soins, une question mondiale
Le recours aux IPA aux urgences en débat
L’écoresponsabilité aux urgences
Urgences vitales pédiatriques : encore trop d’accidents évitables
Les SMS du congrès Urgences 2024
Cancer colorectal chez les plus de 70 ans : quels bénéfices à une prise en charge gériatrique en périopératoire ?
Un traitement court de 6 ou 9 mois efficace contre la tuberculose multirésistante
Regret post-vasectomie : la vasovasostomie, une alternative à l’AMP
Vers un plan Maladies rénales ? Le think tank UC2m met en avant le dépistage précoce