Lévothyrox : l'ANSM s'interroge sur l'apport des réseaux sociaux sur la pharmacovigilance

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Publié le 08/12/2017
ansm levothyrox

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Crédit photo : S. Toubon

En plus des spécialités de lévothyroxine déjà présentes, une prochaine pourrait arriver début 2018. « Une évaluation de demande d’AMM pour une nouvelle spécialité à base de lévothyroxine, présentée par le laboratoire Genévrier, est en cours », a annoncé Christelle Ratignier-Carbonneil, directrice générale adjointe de l’agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), lors d’une conférence de presse organisée ce vendredi 8 décembre. L’avis est attendu pour début 2018.

L’ANSM a aussi présenté la répartition de la dispensation des spécialités à base de lévothyroxine, entre le 16 octobre et le 6 décembre. Si 90,5 % concernent le Lévothyrox de Merck (nouvelle formule), 7,2 % concernent la L thyroxine Henning (de Sanofi), 1,8 % la L-thyroxine serb (ce qui constitue une augmentation « puisqu’avant l’été, on était à moins de 1 % », signale Christelle Ratignier-Carbonneil), et 0,5 % l’Euthyrox, de Merck (ancienne formule, présente à titre temporaire). Le Thyrofix, d’Unipharma, n’est pas encore pris en compte puisqu’il est arrivé en France début décembre.

« L’objectif est de sortir de la situation de crise actuelle en offrant une diversité de solutions aux patients », ajoute Christelle Ratignier-Carbonneil.

Mieux surveiller les alertes sur les réseaux sociaux

L’ANSM a aussi annoncé de nouveaux résultats de l’enquête de pharmacovigilance, pour fin janvier 2018 (des résultats intermédiaires avaient été présentés mi-octobre). Aujourd’hui, ce sont 23 000 signalements qui ont été faits sur le portail ad hoc.

« Jusqu’à mi-août, les centres de pharmacovigilance n’ont pas observé de problème particulier, a rappelé Dominique Martin, directeur général de l’ANSM. Les choses se sont plutôt passées sur les réseaux sociaux, à partir de la mi-juillet, et il importe donc de mieux les utiliser pour la pharmacovigilance. C’est un monde foisonnant et complexe, mais l’analyse de risques doit être élargie à cette dimension nouvelle. »

De son côté, le Pr Antoine Pariente, responsable du centre régional de pharmacovigilance de Bordeaux, a souligné que le système de pharmacovigilance français est « assez unique, et très bien considéré au niveau international. »

« La notification est une nouveauté extraordinaire et une grande opportunité, mais il manque aussi une éducation à la notification (raison pour laquelle nous communiquons auprès des associations de patients) et ces signalements entraînent un volume d’effets indésirables à gérer qui est considérable », a-t-il ajouté. « Le 17 août, les notifications ont été multipliées par 80 ! Il va nous falloir apprendre à mieux utiliser ces signalements. »


Source : lequotidiendumedecin.fr
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