Histoire de deux vocations...

Publié le 07/05/2018
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vocation

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Crédit photo : SEBASTIEN TOUBON

« Vocation vient de vocare, appeler. La médecine est un appel intérieur : on sent qu’on a envie de se mettre à la disposition des gens qui souffrent. Pour être prêtre, c’est quelqu’un qui vous appelle, c’est Dieu.

Quand j’étais petit, je voulais être médecin. Je ne sais pas pourquoi, certainement pas par mimétisme, car il n’y avait pas de médecin dans ma famille. Puis, une fois médecin, je ne pensais pas être prêtre : je pensais que le médecin avait plus de chance d’apporter l’Évangile au monde, puisqu’il touchait un public varié.

J’ai toujours eu la foi, bien que ma famille ne fût pas versée dans ce domaine. Seule ma mère était croyante. Je priais tous les jours, j’allais à la messe, souvent seul. À 20 ans, j’ai acheté ma première bible quand j’étais en faculté de médecine. Mes amis me posaient des questions, je ne savais pas y répondre. J’ai commencé à travailler tout seul, j’ai acheté des bouquins sur la science et la foi.

Puis, c’est venu progressivement, même si je vois un jour précis où l’appel a été très clair. Je pense qu’un appel extérieur rejoint toujours un appel intérieur, dont vous n’avez pas toujours conscience. Je n’y étais pas prêt, cela m’a déstabilisé, je me suis battu contre le Bon Dieu, et puis j’ai dit : « Mon Dieu, que Ta volonté soit faite ». Je ne savais pas où j’allais, je ne savais pas si Dieu m’appelait à être moine, prêtre, religieux… J’ai frappé à la porte de l’Église. C’était en mars. On m’a dit que si je devais rentrer au séminaire, c’était en septembre. Ce fut rapide ! J’ai quand même pris le temps de prévenir ma patientèle, que ma remplaçante habituelle a reprise. Elle exerce toujours. Par la suite, devenu évêque de Nanterre, je revoyais parfois mes anciens patients de Colombes. C’était drôle ! »


Source : Le Quotidien du médecin: 9663