L’accompagnement du patient obèse s’inscrit dans le cadre d’une prise en charge globale, multidisciplinaire*, intégrant des conseils alimentaires, un soutien psychologique, et, si nécessaire, la chirurgie bariatrique. La pratique d’une activité physique régulière est, également, l’un des éléments majeurs de cette prise en charge. « Nous intégrons l’activité physique pour un objectif de soin et un patient donnés. Ce n’est qu’après avoir discuté – avec lui – de son objectif de soin que nous pouvons définir le type d’intervention, le cadre et le(s) professionnel(s) adéquat(s), pouvant l’aider à pratiquer une activité physique régulière », indique le Pr Jean-Michel Oppert, médecin nutritionniste, hôpital de la Pitié-Salpêtrière, à Paris.
Le bilan pré-thérapeutique du patient obèse permet de préciser l’objectif et de l’inscrire, avec son consentement, dans un parcours de soins personnalisé. L’évaluation de son niveau d’activité physique, tout d’abord, aide les praticiens à connaître sa pratique au quotidien (transports, travail, loisirs, sports éventuels). « C’est une photographie précise du type d’activité physique effectué par le patient (marche, vélo…), de son intensité (loisirs ou sports), de sa durée et de sa fréquence », note le Pr Oppert. Le patient obèse peut, ensuite, être invité à effectuer un test d’effort.
Cette évaluation de la capacité physique (dépistage de l’ischémie myocardique) concerne particulièrement les personnes obèses de plus de 45 ans ayant plus de deux facteurs de risque cardiovasculaire associés. Autres étapes : l’évaluation des antécédents sportifs et de la motivation de chaque patient à pratiquer une activité physique et à changer de comportement son essentielles à l’établissement d’un parcours de soin sur-mesure.
Des conseils régulièrement réévalués
La quatrième étape du bilan pré-thérapeutique est celle de l’identification des obstacles à l’activité physique. Chez les patients obèses, ces obstacles – souvent nombreux – peuvent être d’ordre physique (comorbidités, problèmes rhumatologiques…), psychologique (peur du regard des autres…), social et environnemental (manque de soutien de l’entourage, problèmes financiers…). « Après avoir identifié ces obstacles, nous essayons d’y répondre. Pour un patient présentant, par exemple, une arthrose du genou, nous conseillons des activités portées (natation…). Quand l’obstacle est psychologique, nous pouvons proposer un soutien psychologique ou psychiatrique. Chaque cas est particulier : le patient teste nos conseils en matière d’activité physique dans le cadre de son quotidien et éventuellement, de ses loisirs et sports, sur une durée déterminée. Puis, nous sommes amenés à les réévaluer régulièrement dans le temps, en fonction du retour du patient », affirme le Pr Oppert.
Selon le degré d’obésité, trois grandes situations se présentent aux praticiens. « La problématique, pour une personne souffrant d’obésité sévère est la rééducation fonctionnelle, le retour à la mobilité (reprise de la marche) pour lequel nous faisons appel à un kinésithérapeute. Nous aidons aussi les patients ayant des problèmes d’image, de perception de leur corps, en les aiguillant, pour cela, vers un psychomotricien. Enfin, pour les patients obèses ayant des risques cardiovasculaires, nous privilégions les activités modérées d’endurance (natation, gym douce, Qi gong…). Ces choix sont effectués, au mieux, avec l’aide d’un éducateur médico-sportif. Pour que nos conseils puissent porter leurs fruits, nous devons identifier les professionnels capables d’accompagner chacun de nos patients. Enfin, nous créons des relais avec la ville pour que le patient puisse effectuer ses activités physiques dans son lieu de vie », conclut Jean-Michel Oppert.
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