Enfant déficients

Il faut aussi les soulager

Publié le 15/12/2014
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Crédit photo : PHANIE

La douleur, chez un enfant atteint de déficience intellectuelle est difficile à évaluer en raison des problèmes de communication. Elle est fréquemment sous-estimée. Or, elle peut être le symptôme le plus courant chez un enfant atteint de cancer par exemple. Par ailleurs, lorsque la douleur est repérée, ces enfants reçoivent peu ou pas d’antalgiques comparativement à la population générale. La controverse est toujours vive quant au fait que leur expérience douloureuse diffère de celle d’un enfant non déficient. Certains suggèrent que les enfants porteurs de déficience intellectuelle sont insensibles à la douleur… en témoigneraient les enfants ayant des comportements d’automutilations. Mais l’automutilation peut être une conséquence de la douleur.

Des outils spécifiques validés

Chez l’enfant atteint de déficience sévère, on peut utiliser le Profil Douleur Pédiatrique (20 items), version française du Pediatric Pain Profile (Hunt et al. 2007), un outil validé de 1 à 18 ans. Mais il est nécessaire de connaître l’enfant pour l’évaluer. Il est recommandé pour les douleurs chroniques. On peut aussi utiliser l’Échelle Douleur Enfant San Salvadour (DESS). En cas de douleurs aiguës et iatrogènes, la Grille Douleur-Déficience Intellectuelle (GED-DI) est recommandée. Les 30 items ne sont pas obligatoires pour évaluer la douleur, 15 suffisent pour garantir la validité.

Quant à l’autoévaluation de la douleur, elle est possible chez des enfants et des adolescents atteints de déficience intellectuelle légère et moyenne. Les enfants porteurs de trisomie 21 utilisent l’échelle des visages avec la même précision que des enfants d’âge mental équivalent.

Une prise en charge pluridisciplinaire

La plupart des traitements disponibles pour soulager la douleur sont applicables en cas de déficience intellectuelle.

Une prise en charge pluridisciplinaire est hautement recommandée pour augmenter les effets synergiques de plusieurs options thérapeutiques

(pharmacologiques et non pharmacologiques). Les techniques de respiration et de relaxation peuvent être adaptées aux personnes atteintes de déficience intellectuelle d’un âge mental supérieur à 5 ou 6 ans. De même, l’hypno-analgésie est accessible aux personnes ayant un âge mental supérieur à 4 ans.

D’après la communication du Pr Marc Zabalia (Caen)

Christine Fallet

Source : Le Quotidien du Médecin: 9374