Addictologie

L'alcool, un facteur de risque sous-estimé

Par
Publié le 01/04/2016
Article réservé aux abonnés
alcool & hta

alcool & hta
Crédit photo : VOISIN/PHANIE

L’alcool est un facteur de risque connu d’HTA. Pourtant, « l’un des résultats les plus marquants de l’enquête Basis est que les généralistes placent l’alcool seulement en 5e position parmi les facteurs de risque d’hypertension, sous-estimant son importance », commente le Dr Didier Duhot, vice-président de la Société française de médecine générale et responsable de la branche française de Basis.

Présentée lors du congrès, cette e-enquête conduite auprès de 2 500 généralistes de 5 pays européens (France, Italie, Espagne, Royaume-Uni, Allemagne) avait pour objectif d’explorer les différences de prise en charge en Europe vis-à-vis de la dépendance à l’alcool, en l’abordant en tant que facteur de risque d’hypertension. Dans ces cinq pays, la moitié des hypertendus n’était pas dépistée pour une consommation excessive d’alcool et 10 % des praticiens ne l’exploraient jamais. Le nombre moyen d’hypertendus dépistés pour l’alcool variait considérablement selon les pays, passant de 2,5/10 en France, à 4 en Allemagne, 4,5 en Italie, et près de 6 en Espagne et au Royaume-Uni.

De façon paradoxale, s’il est admis que l’un des facteurs facilitant la prise en charge des buveurs excessifs d’alcool est un temps de consultation plus long, dans Basis, les deux pays où les généralistes disent le plus souvent dépister le risque alcoolique (Espagne et Royaume- Uni) sont ceux dont le temps de consultation est le plus court (8-10 minutes) ! « La lourde prise en charge, chronophage, de ces patients au cabinet n’incite pas, inconsciemment au dépistage », commente Didier Duhot. 45 % des généralistes s’estiment pourtant compétents pour modifier les habitudes de vie - dont la consommation d’alcool - de leur patient,  considérant que ces changements permettent en moyenne à deux patients hypertendus sur dix de se passer d'anti-hypertenseurs.

« Quand la santé trinque », samedi 2 avril.

Hélène Joubert

Source : lequotidiendumedecin.fr