Syndrome coronaire aigu

L'OCT pour différencier l'érosion de la rupture de plaques

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Publié le 29/09/2016
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Crédit photo : PHANIE

La majorité (60 %) des syndromes coronaires aigus (SCA) sont secondaires à une rupture de plaque, mais une érosion de plaque est en cause dans de 25 à 40 % des cas selon les études. « Il s’agit d’une pathologie différente, qui peut être accessible à un traitement antithrombotique », a indiqué le Pr Ik-Kyung Jang, investigateur principal de l’étude EROSION (Effective antithrombotic therapy without steting : intravascular OCT-based management in plaque erosion) présentée en Hotline et publiée le même jour dans le « European heart journal » (1).  

Dans cet essai qui a inclus 405 patients avec SCA, une érosion de plaque a été identifiée par tomographie en cohérence optique, technique d’imagerie intracoronaire, chez 103 patients (25,4 %), dont 60 étaient éligibles à un traitement antithrombotique (diamètre de sténose résiduelle de moins de 70 % à l’angiographie, TIMI flux de grade 3 et stabilité clinique).

Ces patients ont donc pu bénéficier d’un traitement antithrombotique sans nécessiter de pose de stent, d'une double antiagrégation plaquettaire par aspirine et ticagrelor et dans près de deux-tiers des cas d'un inhibiteur de GP IIb/III a. Après un mois de suivi, le critère primaire (réduction de plus de 50 % du volume du thrombus) a été atteint chez 47 patients (78,3 %) chez 22 d’entre eux le thrombus n’était plus du tout visible.

Un décès secondaire à une hémorragie digestive a été rapporté chez un sujet sous double antiagrégation plaquettaire et un autre a dû bénéficier d’une revascularisation percutanée à un mois du fait de l’absence de modification du thrombus.

« Il s’agit donc d’un nouvel argument en faveur d’une meilleure identification des patients présentant un SCA secondaire à une érosion de plaque et qui pourraient ne pas avoir besoin de stents. Des biomarqueurs sont également en cours de développement dans ce contexte pour différencier rupture et érosion de plaque », a indiqué le Pr Ik-Kyung Jang.

Dans les NSTEMI

Le recours à l'OCT en complément d'une angioplastie classique a été évalué comparativement à l'angioplastie seule chez 240 patients souffrant d'un SCA sans sus-décalage de ST dans l'étude DOCTORS, essai mené dans neuf centres en France et publié dans Circulation (2).

L’utilisation de l’OCT a conduit à modifier la stratégie d'angioplastie dans la moitié des cas et a permis d'améliorer le résultat fonctionnel estimé par la mesure de la réserve coronaire (FFR, critère principal d'évaluation). Comme l'a précisé le Pr Nicolas Meneveau en Hotline, l'OCT rallonge la procédure et nécessite plus de produit de contraste, mais il n'y a pas eu plus de complications dans cette étude, dont les résultats doivent être confirmés par d'autres essais prospectifs.

Hotline «Maladie coronaire et stenting», d'après la communication du Pr Ik-Kyung Jang, États-Unis
Hotline «Maladie coronaire et imagerie», d'après la communication du Pr Nicolas Meneveau, Besançon
(1) DOI: http://dx.doi.org/10.1093/eurheartj/ehw381
(2) http://dx.doi.org/10.1161/CIRCULATIONAHA.116.024393

Dr Isabelle Hoppenot

Source : Le Quotidien du médecin: 9521