L’étude présentée par son principal investigateur, le Pr Brian Ference, a colligé les données de plus de 102 000 sujets qui avaient été inclus dans des études de cohorte ou des études cas-témoins. Les scores génétiques ont été calculés pour chacun des patients en se basant sur les polymorphismes génétiques connus pour être associés au LDL-cholestérol et à la pression artérielle systolique. (PAS). Quatre groupes d’individus ont ainsi été définis : score génétique de LDL-c, score génétique de PAS, scores de LDL-c et de PAS, tous trois inférieurs à la moyenne et groupe de référence.
Au total, quelque 14 000 événements cardiovasculaires majeurs ont été observés au cours du suivi, qui allait jusqu’à 32 ans. Les auteurs ont pu montrer que la combinaison d’un LDL-cholestérol réduit de 1 mmol/l et d’une PAS diminuée de 10 mm Hg est associée à une réduction de 86 % du risque d’événement cardiovasculaire majeur, un bénéfice qui s’observe quels que soient le sexe et le statut tabagique, que le sujet soit ou non diabétique, que le LDL-c soit inférieur ou non à 3,5 mmol/L et que la PAS soit inférieure ou non à 120 mm Hg.
Pour le Pr Ference, l’exposition à long terme à un LDL-c réduit et à une PAS basse serait ainsi susceptible de diminuer de façon drastique le risque cardiovasculaire.
Alirocumab et aphérèse
Une autre étude intéressante présentée en Hotline porte sur l’hypercholestérolémie familiale (HF) hétérozygote, qui touche un patient sur 200 et qui est associée à un risque élevé de mort prématurée. Malgré un traitement médical bien conduit, de nombreux patients n’atteignent pas les cibles de LDL-cholestérol recommandées. Ces sujets peuvent bénéficier d’une aphérèse, procédure invasive et contraignante qui doit être répétée à intervalles très réguliers. Le nombre de patients potentiellement concernés est certes assez faible, mais les résultats de l’étude ESCAPE apportent une lueur d’espoir. Cette étude alirocumab n 41) vs placebo (n 21 montre en effet que l’ajout d’alirocumab au traitement conventionnel permet de réduire le nombre d’aphérèses nécessaires, voire de supprimer le recours à cette procédure. Dans ce travail, une aphérèse n’était réalisée que lorsque la baisse du LDL-c était de moins de 30 % sous alirocumab. Le nombre d’aphérèse a été réduit de 75 % comparativement au groupe placebo. Chez les sujets ayant reçu de l’alirocumab, les aphérèses ont pu être arrêtées dans 63 % des cas et le taux de LDL-c a été diminué de moitié environ par rapport au taux à l’inclusion (vs 2 % dans le groupe placebo).
Le taux d’effets secondaires a été similaire dans les deux groupes.
Comme l'a indiqué le Pr Patrick Moriarty, « ce traitement pourrait simplifier la prise en charge de ces patients », avant de rappeler que l’un des principaux challenges aujourd’hui est de mieux dépister les sujets ayant une HF et qui dans la très grande majorité des cas l’ignorent.
Hot Line «Prévention et lipides». D’après les communications des Pr Brian Ference (États-Unis) et Patrick Moriarty (États-Unis).
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