Bagarre au bloc, deux médecins de Lisieux sous la menace de sanctions ordinales

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Publié le 29/05/2018
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Crédit photo : S. Toubon

Un urologue et un anesthésiste ont comparu samedi 26 mai devant la chambre disciplinaire du conseil régional de l'Ordre des médecins de Basse-Normandie pour en être venus aux mains durant une opération chirurgicale. L’affaire, relatée par « Le Parisien », remonte au mois de juillet 2017.

Les deux médecins exerçaient alors à la polyclinique de Lisieux. L’anesthésiste aurait reproché à son confrère d’avoir programmé, sans l’avertir, une opération qui n’était pas prévue au planning. Il a surgi en pleine intervention pour le lui dire, alors qu’une patiente était sous anesthésie.

« L’altercation a d’abord eu lieu au bloc. L’un des médecins a jeté une cupule de Bétadine à son confrère qui l’a alors menacé avec des ciseaux de robot. Ça s’est poursuivi au vestiaire et ça s’est terminé par des coups à la sortie de l’établissement », raconte au « Quotidien » la direction de la polyclinique de Lisieux.

Un médecin licencié, l'autre démissionnaire

Après cet événement, l’urologue a vu son contrat rompu [mise à jour 30/05/2018]. L’anesthésiste avait, lui, démissionné peu auparavant. Il effectuait son préavis mais n’est pas revenu à la clinique après cet événement au cours duquel il avait été blessé et placé en arrêt de travail.

Les deux praticiens ont porté l’affaire devant l’Ordre. La polyclinique a également signalé les faits devant le conseil. « Une altercation de cette nature, dans un bloc opératoire, avec une patiente endormie, sur une table de bloc, ce n’est pas admissible », justifie la directrice de la polyclinique de Lisieux. Des plaintes ont également été déposées auprès du tribunal de Lisieux.

« Ces deux médecins n’étaient pas spécialement en conflit, précise la direction. Il y a eu un défaut d’information et de communication sur la prise en charge d’une patiente, un contexte de fatigue qui fait que le ton est monté. Et puis l’anesthésiste était démissionnaire, il n’était peut-être pas dans un état d’esprit qui le poussait à en faire plus. »

Conditions de travail

Ce dernier dénonce une surcharge de travail au sein de l’établissement. Depuis fin juin, il était l’unique spécialiste de sa discipline et il devait assurer seul les consultations et les interventions.

« Nous avons été pris de court par son confrère qui a démissionné sans effectuer la totalité de son préavis », justifie la direction. Un remplaçant avait été engagé deux semaines au mois de juillet pour pallier ce départ et un recrutement était prévu pour le mois de septembre.


Source : lequotidiendumedecin.fr