Un obstétricien a été mis en examen pour « non assistance à personne en danger » dans l'affaire du décès d'une patiente à la maternité d'Orthez (Pyrénées-Atlantiques) en septembre 2014.
Une anesthésiste belge, qui avait bu le soir du drame, avait déjà été mise en examen pour « homicide volontaire aggravé » et placée sous contrôle judiciaire strict, avec interdiction d'exercer la médecine.
L'obstétricien présent le soir des faits a été placé sous contrôle judiciaire le 25 février 2016, a-t-on appris auprès de l'avocat de la famille de la victime, information confirmée par le parquet de Pau.
« L'obstétricien n'a pas l'interdiction d'exercer car sa pratique professionnelle n'est pas en cause », a souligné le procureur de la République de Pau, Jean-Christophe Muller. « C'est son comportement dans le bloc opératoire après l'accouchement qui est visé. »
Alcoolisme avéré
Cette nouvelle mise en examen « n'enlève en rien la responsabilité et aux fautes commises par (l'anesthésiste) le Dr Helga Wauters, qui ont conduit à l'arrêt de cœur de la patiente », a déclaré l'avocat, Me Philippe Courtois.
Le 26 septembre 2014, l'anesthésiste avait en charge une patiente de 28 ans à la maternité d'Orthez, où elle venait d'être recrutée. Helga Wauters lui avait prodigué une péridurale avant de sortir boire « un verre de rosé » chez des amis.
Mais l'accouchement s'était mal passé, une césarienne devenant nécessaire. Rappelée, l'anesthésiste sentait l'alcool à son retour à l'hôpital et son comportement avait paru étrange à ses collègues.
La situation avait viré au drame : au lieu de se servir du respirateur du bloc opératoire, l'anesthésiste avait utilisé un ballon manuel pour ventiler sa patiente, et avait intubé les voies digestives au lieu des voies respiratoires. En arrêt cardiaque, la patiente avait été transférée à l'hôpital de Pau, où elle était décédée le 30 septembre.
Deux rapports d'expertise ont confirmé l’alcoolisme et la responsabilité pénale du Dr Helga Wauters.
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