Avec le développement des groupements hospitaliers de territoire (GHT), l’exercice de la médecine d’urgence est amené à évoluer.
Particulièrement touchés par la pénurie médicale, les services d’urgences sont les premiers concernés par la montée en puissance de l’exercice multisite. Les urgentistes pourraient ainsi être amenés à « tourner » entre les différents établissements d’un GHT. Une petite révolution qui pose beaucoup de questions quant à l’avenir de la pratique.
La taille du territoire couvert est primordiale. De fait, certains GHT sont très étendus et plus de 120 km peuvent séparer deux établissements. On imagine mal un urgentiste couvrir efficacement un territoire aussi éclaté… « Être partout, c’est aussi être nulle part », résume le Dr François Braun, patron de SAMU-Urgences de France, illustrant les inquiétudes actuelles de la profession.
Manque d’investissement, disparition des repères, plannings surchargés, le métier d’urgentiste pourrait souffrir avec l’exercice multisite. À cela s’ajoute une perte de représentativité liée au fait que le praticien ne serait plus rattaché à un établissement précis. Des problématiques qui rejoignent celles causées par le recours croissant aux médecins intérimaires dans les établissements touchés par la pénurie.
Mais pas question de jeter le bébé avec l’eau du bain. Pour nombre d'urgentistes, l’exercice multisite présente aussi des avantages dont la possibilité offerte aux médecins d'aller exercer dans des services moins débordés. Si tant est qu’il en existe au sein du GHT… La pratique multisite permet aussi une diversité d’exercice favorable au maintien de compétences et offrirait aux médecins une meilleure connaissance du territoire.
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