La région PACA fortement touchée par la grippe : 13 hôpitaux en tension

Publié le 13/01/2017

grippe paca
Crédit photo : S. TOUBON

Plusieurs établissements de la région PACA ont été déclarés en tension. Les urgences sont saturées à cause de la grippe et leurs responsables dénoncent un manque de lits de réanimation depuis 3 semaines.

La région PACA est l’une des régions les plus fortement touchées par l’épidémie de grippe qui sévit en France, avec, après 5 semaines d’activité intense, un « taux d’incidence des syndromes grippaux relevé par le réseau Sentinelles le 8 janvier, de l’ordre de 600 pour 100 000 habitants, soit deux fois plus que l’année dernière à la même époque », selon l’agence régionale de santé Provence-Alpes-Côte d’Azur. « Dans notre région, l’activité est très soutenue mais pas hors de contrôle, assure le Dr Manuel Munoz-Rivero, responsable de la veille et sécurité sanitaire à l’agence. Les formes graves diminuent et les certains indicateurs nous font penser que nous nous rapprochons du pic de l’épidémie. » Il ajoute néanmoins qu’il s’agit cette année « d’une grippe virulente, plus particulièrement pour les personnes fragilisées par l’âge ou la maladie, du fait du virus A (H3N2) majoritairement en circulation. En PACA, 37 malades ont été admis en réanimation, 12 personnes y sont encore et six personnes sont décédées ». On ne connaît pas encore les chiffres de la mortalité due à cette épidémie, en dehors des patients hospitalisés en réanimation. En 2014-2015, on estime que ce même virus avait causé la mort de 1 300 personnes supplémentaires.

300 personnes par jour aux urgences de La Timone

Mais le seuil d’alerte est dépassé, notamment dans les services d'urgence des hôpitaux de la région, où le personnel totalement investi depuis trois semaines, est épuisé. À La Timone, par exemple, le service du Pr Pierre Michelet a pu admettre certains jours, jusqu’à trois cents personnes. « Des personnes grippées de plus de 65 ans souffrant de détresses respiratoires ou surinfections, qui ne pouvaient guère éviter le passage aux urgences. Le problème ensuite est de trouver des lits d’hospitalisation, voire des places en réanimation. Depuis trois semaines nous manquons de lits de réa tous les jours », affirme encore le Pr Michelet. » Et ce malgré l’ouverture de l’Institut Hospitalo-Universitaire l’IHU Méditerranée-Infection, spécialisée dans les maladies infectieuses et qui propose déjà une cinquantaine de lits dédiés. « Nous allons ouvrir 16 lits supplémentaires de l’IHU la semaine prochaine, annonce le directeur de La Timone, Sebastien Vial, pour une capacité globale de 66 lits sur 75 attendus. » Tous les services de l’hôpital sont mobilisés. L’APHM a activé d’ailleurs pour gérer au mieux la situation, une cellule de crise « qui se réunit tous les jours pour faire le point avec l’ARS sur les lits disponibles, selon le dispositif en vigueur qui s’appuie sur la solidarité dans le dispositif hôpitaux en tension ».

68 foyers signalés dans les EPHAD

Au total, en PACA, 13 établissements sur les 55 disposant d’un service d’urgences ont été déclarés en tension. Soit les hôpitaux Nord et La Timone, l’hôpital Saint-Joseph à Marseille, les hôpitaux d’Aix, La Ciotat, Salon, Manosque Martigues, Marignane, Aubagne. Dans le Var, deux hôpitaux, Sainte-Anne à Toulon et le CH Toulon-La Seyne, ont suivi. C’est aussi le cas à Manosque à l’hôpital Louis Rafaelli, mais pas dans les vallées alpines ou le Vaucluse. Pour ce qui concerne les EHPAD, 68 foyers d’infection respiratoire aiguë ont été signalés par l’ARS PACA depuis le début de l’épidémie. Comme au Beausset dans le Var, où la maison de retraite « Manon des Sources » a été placée en quarantaine, après la mort d’un résident des complications de la grippe. « 13 foyers sont éteints aujourd’hui, assure le docteur Munoz-Rivero, 45 sont toujours actifs, avec nécessité de renforcer les mesures de protection. »

De notre correspondante, Hélène Foxonet