Existe-t-il des freins au développement des MSPU aujourd’hui ?
Dr Anas Taha : La seule contrainte est celle des effectifs de médecine générale puisqu’il faut qu’il y ait du personnel universitaire dans le personnel soignant de la structure. Or, compte tenu des ratios enseignants/étudiants (lire ci-dessous) et de leur nombre absolu, malheureusement l’université ne peut pas à l’heure actuelle déployer du personnel dans toutes les maisons ou centres de santé qui le souhaitent. Mais sur le principe, pour beaucoup de structures la labellisation est une continuité de l’activité, qui était principalement tournée sur le soin, mais qui désormais va pouvoir, nous l’espérons, bénéficier de moyens pour des activités d’enseignement et de recherche.
La réforme de 3e cycle, qui impose plus de stages en ambulatoire, va-t-elle permettre de multiplier le nombre de MSPU ?
Dr A. T. La réforme n’intervient en rien sur les MSPU. Mais nous serions en droit d’attendre, étant donné qu’il y a plus de stages en ambulatoire, à ce qu’il y ait plus d’enseignants. Aucun engagement n’a été pris par le gouvernement qui reste très timide sur la question des nominations.
Comment voyez-vous les MSPU dans 10 ans ?
Dr A. T. Leur épanouissement dépendra, entre autres choses, des financements qui leur seront alloués. Dans l’état actuel des choses, l’arrêté qui encadre leur création ne prévoit aucun financement. Il y a localement des initiatives d’ARS en discussion, en particulier en Île-de-France. Leur évolution découlera donc beaucoup de l’ambition que les ARS voudront bien mettre dans ce type de structure afin d’y développer l’enseignement et la recherche en soins premiers.
*Syndicat national des enseignants de médecine générale
Dr Anas Taha, président du SNEMG* : « L’épanouissement des MSPU dépendra de leur financement »
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