Grandes pourvoyeuses de patients aux urgences, les lombalgies ont fait l’objet d’une mise au point. Le Dr Elise Robley (CHU de Besançon) a rappelé que d’après les dernières recommandations en vigueur (Anaes, 2000), en dehors d’une lombosciatique avec urgence, il n’y avait pas lieu de pratiquer un examen d’imagerie devant une lombalgie de moins de sept semaines d’évolution, sauf si certains éléments amènent à suspecter une lombalgie symptomatique ou si le traitement choisi exige d’éliminer une lombalgie spécifique.
« Red flags »
Pour éliminer une lombalgie symptomatique, il faut tenir compte des « red flags » suivants : traumas récents, douleur inflammatoire, fièvre inexpliquée, antécédent néoplasique, ostéoporose/corticothérapie générale, immunodéficience, altération de l’état général, perte de poids inexpliquée. Cela fait, la prise en charge d’une lombalgie aiguë commune de l’adulte exclut le repos au lit et passe par la poursuite d’activités compatibles avec la douleur. On préviendra la récidive par une ergonomie rachidienne et une ceinture de maintien lombaire. Le traitement médicamenteux comprend des antalgiques, des AINS, des décontracturants musculaires. La kinésithérapie, en dehors de manipulations rachidiennes si le diagnostic de lombalgie aiguë est prouvé par la radio, n’a pas montré son intérêt. Les infiltrations de courte durée peuvent avoir une efficacité en cas de radiculalgie. En cas de persistance des symptômes au-delà de sept semaines, des radios face-profil ainsi que des clichés centrés sur L5-S1 seront pratiquées.
Infiltrations épidurales
Si la lombalgie est chronique (symptômes présents depuis plus de trois mois), on associe des antalgiques comme le paracétamol ou des anti-douleurs de palier II et des myorelaxants comme le tetrazepam. Des infiltrations épidurales peuvent avoir un effet antalgique à court terme. Pour les traitements non médicamenteux, l’exercice physique est efficace, mais pas sur le long terme, ainsi que les manipulations vertébrales ayant un effet antalgique, toujours à court terme. Le thermalisme a également une action antalgique prouvée. Quant aux lombosciatiques, leur traitement est conservateur les 6 à 8 premières semaines d’évolution ; puis, en cas de complications, un avis neurochirurgical sera demandé.
Du côté des lombalgies...
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