La permanencière du Samu d’Angers sera fixée sur son sort le 16 mars. Un an de prison avec sursis a été requis contre elle lundi au tribunal correctionnel d'Angers et cinquante mille euros d'amende ont été demandés à l'encontre du CHU d'Angers, qui comparaissait pour le même chef : une prise en charge trop lente d’une patiente de 27 ans décédée en avril 2009.
A la barre, Florence Madet, décrite comme une professionnelle consciencieuse, a expliqué d'une voix faible qu'elle pensait avoir affaire "à une crise d'angoisse" et qu'elle "était restée sur cette idée première", ne transmettant pas l'appel en priorité aux médecins du Samu. Mais elle a reconnu aussi son manque de formation médicale et même de formation tout court. Après la diffusion de l'enregistrement des sept communications qui ont eu lieu entre la famille de la victime et la permanence du Samu, où elle ne semble pas prendre conscience de l'urgence de la situation, un des avocats de la famille, Me Pascal Rouiller, l'interroge : "Vous n'avez pas mal évalué une situation?" "Non", répond-elle. Pour Bérangère Gautheron, substitut du procureur, "la décision qu'a prise Mme Madet de ne pas transférer un appel était une erreur. Je rejoins la partie civile quand elle dit qu'il y a un cumul de responsabilités. Il y a une faute professionnelle, mais il y a aussi la responsabilité pénale du CHU, a-t-elle ajouté. Il était reproché au Centre hospitalier universitaire d'Angers d'avoir organisé le service de permanence du 15 avec un seul médecin régulateur malgré l'importance de l'activité, d'avoir laissé aux Parm une autonomie de traitement des appels excédant leur compétence et de ne pas leur avoir proposé une formation adaptée. L’avocat de Florence Madet, Me Christophe Aubert a plaidé sur le glissement des taches au sein du 115 à Angers, décrivant "des médecins régulateurs (qui) manquent d'écoute et se déchargent sur les Parm" qui "hésitent à réguler car elles ont peur de se faire insulter".
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