Le procès du Néerlandais Jacobus Marinus - dit Mark - Van Nierop, surnommé le "dentiste de l'horreur" pour avoir mutilé une centaine de patients dans la Nièvre, s'est ouvert mardi matin devant le tribunal correctionnel de Nevers. Il doit durer jusqu'au 18 mars.
Recruté par un chasseur de tête, Jacobus Van Nierop s'installe en 2008 à Château-Chinon, en plein cœur du Morvan, où les professionnels de santé se font de plus en plus rares. Dès mars 2011, l’Ordre des chirurgiens-dentistes dépose plainte pour pratiques illégales, l'épouse du praticien exerçant comme prothésiste dentaire sans diplôme. La Sécurité sociale relève de son côté des problèmes récurrents de facturation. Et les plaintes de patients commencent à affluer. Couronnes trop petites, dents saines dévitalisées, facturations d'actes fictifs... Au final, une patiente, Nicole Martin, retraitée de l'enseignement constitue, début 2013, un "collectif dentaire" qui recensera au total 120 victimes.
Le 7 juin 2013, le dentiste est mis en examen et placé sous contrôle judiciaire avec interdiction de quitter le territoire. Mais il fuit au Canada, où il est interpellé en septembre 2014, tentant alors de mettre fin à ses jours. Extradé vers les Pays-Bas, M. Van Nierop, 51 ans aujourd'hui, "a dit avoir tué sa première femme, il a joué la folie, il a dit être transsexuel... Il a joué le tout pour le tout" pour éviter son retour en France, où il encourt dix ans de prison et 150.000 euros d'amende, souligne Nicole Martin. Le dentiste comparait, alors qu'il a déjà passé 18 mois en détention ptéventive après son extradition des Pays-Bas. L'indemnisation des victimes s'annonce toutefois problématique, le dentiste étant insolvable et son assurance ayant annulé son contrat. Sur ce point, un arrêt de la cour d'appel de Bourges est attendu mi-mars.
A Nervers, les débats ont commencé dans la matinée par l'examen de la personnalité du prévenu. Visage bouffi, cheveux grisonnants, Jacobus Van Nierop a tenté d'esquiver les premières questions du président du tribunal. Agacé par ses "élucubrations", ce dernier l'a rappelé à l'ordre, estimant que ses réponses étaient "toujours très ambigües". Selon l'une des expertises psychologiques, dont un extrait a été lu à l'audience, le quinquagénaire souffre d'une "pathologie narcissique majeure", entraînant l'effacement de "tout sens moral". Un autre expert a toutefois souligné qu'il avait "parfaitement conscience de ses agissements".
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