Un grand ouf de soulagement pour Jean Léonetti, un cri d’ingnation pour Viviane Lambert, mère du tétraplégique de Reims, après la décision de la Cour européenne des droits de l’Homme d’avaliser l’arrêt des soins pour ce dernier... Le député des Alpes Maritimes (Les Républicains, ex-UMP) a exprimé sa satisfaction, vendredi, que sa loi de 2005 sur la fin de vie ne soit pas remise en cause par la décision de la CEDH : "Je suis soulagé que la loi de 2005 ne soit pas remise en cause dans ses fondamentaux" a-t-il expliqué, mentionnant plus particulièrement la procédure d'arrêt de traitements en cas d'acharnement thérapeutique. La CEDH a en effet validé vendredi la décision d'arrêter l'alimentation et l'hydratation de Vincent Lambert, estimant que sa mise en oeuvre ne violerait pas le droit à la vie de ce tétraplégique en état végétatif, prévu à l'article 2 de la Convention européenne des Droits de l'Homme et des libertés fondamentales. "Ce n'est pas une victoire, il n'y a ni vainqueurs, ni vaincus" a estimé Le Dr Leonetti qui s'est néanmoins déclaré "rassuré" que la CEDH ait confirmé le droit français. "Une décision inverse aurait remis en cause la condamnation de l'obstination déraisonnable", a-t-il ajouté.
Selon jean Leonetti, environ 20.000 personnes par an font actuellement l'objet d'un arrêt de traitements de survie en France. Actuellement, entre 1.500 et 1.700 patients sont par ailleurs dans des situations "analogues à celles de Vincent Lambert". Le député rappelle qu'une façon d'éviter à l'avenir des cas du type de Vincent Lambert, au coeur d'un imbroglio juridico-familial, est d'inciter les gens à faire connaître leurs souhaits sur les conditions de leur propre fin de vie et notamment leur refus de tout acharnement thérapeutique dans des "directives anticipées". Des "directives anticipées" que seulement 2% de la population ont rédigées à ce jour, mais qui à l'avenir s'imposer au médecin, conformément au texte approuvé en première lecture à l'Assemblée national et qui doit être discuté très prochainement au Sénat.
A l’inverse, la mère de Vincent Lambert, s’est montrée outrée par la décision de la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) de valider l'arrêt des traitements de son fils : "C'est un scandale, on condamne notre fils. Nous sommes là pour nous en occuper, nous continuerons, nous sommes scandalisés", a affirmé Viviane Lambert sur les marches de la Cour devant les journalistes, quelques minutes après la décision des juges européens. "Nous nous battrons encore nuit et jour, nous resterons aux côtés de Vincent et nous continuerons à nous battre", a-t-elle ajouté. "Cet arrêt est tellement grossier qu'il en perd aujourd'hui toute légitimité, nous ne laisserons pas quelques robes noires et blouses blanches mettre à mort Vincent Lambert qui est vulnérable et sans défense", a dit, solennel, Me Jérôme Triomphe, l'un des deux avocats des parents de Vincent Lambert.
Il a aussi confirmé que ce désavoeu de la Cour n'arrêterait pas le combat des parents, qui ont demandé au CHU de Reims de prendre "une nouvelle décision médicale" concernant Vincent Lambert, dans la mesure où celle qui a été validée par la CEDH avait été prise par un médecin qui n'est aujourd'hui plus en poste. "Le Dr Kariger a abandonné Vincent Lambert sans soins, parce qu'il n'avait pas réussi à l'achever, personne ne peut mettre à exécution cette décision du Dr Kariger", a dit l'avocat. La Cour européenne "valide la possibilité pour un Etat de réaliser un arrêt d'alimentation et d'hydratation, et la mise sous sédation profonde et définitive d'une personne handicapée qui n'est ni malade ni en fin de vie, et ceci jusqu'à ce que mort s'en suive", a fustigé de son côté l'autre avocat des parents, Me Jean Paillot. Il a dénoncé le fait que les juges européens n'aient pas accepté de prendre en compte les griefs considérant l'arrêt des soins comme un traitement inhumain.
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