En novembre 2011, Jean Mercier, 88 ans, avait aidé sa femme dépressive à mourir. Et cela avait valu le 8 septembre dernier à l’octogénaire une "peine de principe" d’un an de prison avec sursis, sanction déjà prononcée en première instance. Jugé en appel ce jeudi à Lyon, le vieil homme a finalement été relaxé. Il n’était pas présent au rendu du délibéré mais lors d’une conversation téléphonique avec le président de son comité de soutien, il déclare: « Ça me fait plus que plaisir ». « J'attendais sereinement, je suis excité comme une puce », a-t-il ajouté, en précisant s'être préparé à une « peine symbolique ».
Plus de 200 militants de l'Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD), dont son président Jean-Luc Romero, étaient venus apporter leur soutien au prévenu, et réclamer une "vraie loi pour la fin de vie". Une quinzaine de membres du comité de soutien étaient présents à la cour d'appel jeudi. À l'énoncé de l'arrêt, son président, arborant un badge "Je soutiens Jean Mercier", s'est dit "très soulagé", saluant une décision "à la hauteur de ce qu'on attendait". Il a estimé que la justice avait été "humaine et réaliste".
Lors de l'audience de septembre l'avocate générale avait pourtant avancé que Josanne Mercier « n'était pas en fin de vie, elle n'était pas atteinte d'un mal incurable, elle souffrait d'arthrose, d'anxiété ». Jean Mercier « a agi au nom de convictions philosophiques et il revendique son geste », avait souligné la magistrate, évoquant l'adhésion du couple à l'ADMD, omniprésente dans ce dossier.
« Ce qui compte, c'est une peine de principe et il ne faut pas descendre en-deçà d'un seuil symbolique », avait-elle poursuivi demandant à la cour de « confirmer le jugement » du tribunal correctionnel de Saint-Étienne pour « montrer l'attachement qu'elle porte à la vie humaine ». Elle n'a pas été suivie.
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