La pratique du « hijama », qui consiste à pratiquer de petites incisions sur certaines parties du corps puis à y placer des ventouses, ne peut être réalisée que par des médecins. C’est ce qu’a rappelé le juge correctionnel de Marseille en condamnant d’abord pour exercice illégal de la médecine trois infirmiers diplômés d’État d’un centre de soins de beauté (Cupping Therapy Institute) situé dans la cité phocéenne. « Le médecin n’était pas là alors que vous réalisiez les actes », a souligné le juge.
Mais, « même en présence d’un médecin », avait cadré en 2023 l’Ordre national des médecins dans son rapport sur les dérives des pratiques de soins non conventionnelles, le code de santé publique sanctionne toute personne non-médecin qui propose directement cette technique.
Complicité d’exercice illégal
Dans cette affaire, le médecin ayant apporté aide et assistance pour former les infirmiers a donc été sanctionné de son côté à un an de prison avec sursis et 20 000 euros d’amende pour complicité d’exercice illégal de la médecine. Le tribunal lui a reproché d’avoir créé ce centre, de l’exploiter et d’avoir des pratiques commerciales trompeuses « eu égard aux allégations du site internet », a rapporté le journal La Marseillaise.
Ouverte en 2021, la société Cupping Therapy Institute se situait dans les anciens locaux du Hijama Center, une entreprise condamnée pour les mêmes pratiques. « Le fait que le commerce que vous exploitiez soit la continuité d’un autre commerce dont le gérant avait été condamné, renforce que vous saviez que c’était illégal », a indiqué le président du tribunal.
Il a ordonné l’affichage de la décision sur la devanture de la boutique et le versement de 500 euros à l’Ordre des médecins pour son préjudice moral et de 2 500 euros à l’Ordre des infirmiers.
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