Près de 200 ordonnances falsifiées et les cartes Vitale de nombreux patients subtilisées… Pour arriver à ses fins, une infirmière du centre hospitalier de Lannemezan (Hautes-Pyrénées) dépendante aux médicaments était prête à tout risquer.
Devant le tribunal de Tarbes, la semaine dernière, elle a dû répondre de plusieurs chefs d'accusation dont l'exercice illégal de la médecine, délivrance et falsification d'ordonnances et vol de cartes Vitale, le tout entre 2015 et 2017, comme le raconte la « Dépêche ».
Selon le quotidien régional, la présidente du tribunal a indiqué que la supercherie avait été découverte par une pharmacienne. Celle-ci, étonnée de voir l'ordonnance d'un ami médecin de l'hôpital dont elle ne reconnaît pas l'écriture, se renseigne et apprend que ce même médecin est en vacances.
Des comptes dans diverses pharmacies
L'enquête démontrera ensuite que l'infirmière allait jusqu'à faire des ordonnances pour les membres de sa famille et qu'elle subtilisait les cartes Vitale de patients hospitalisés pour ouvrir des comptes dans plusieurs pharmacies. La professionnelle de santé a avoué aux enquêteurs se prescrire elle-même des médicaments pour assouvir son addiction aux antidépresseurs, anxiolytiques et somnifères (développée après le décès de son père et de son frère), la prescription classique des médecins ne suffisant plus.
Devant la justice, l'hôpital et la caisse primaire d'assurance-maladie (CPAM) ont déclaré que l'accusée avait « violé ses obligations élémentaires » et qu'elle était allée « trop loin » dans l'interdiction. Son avocat a de son côté rappelé que l'infirmière avait cédé à une « manœuvre qu'elle n'a pas inventée, connue dans les services hospitaliers ».
Elle a été condamnée à un an de prison avec sursis et mise à l'épreuve de deux ans, l'obligation de se soigner et l'interdiction définitive d'exercer son métier. Elle devra par ailleurs verser un euro symbolique aux patients dont elle a utilisé la carte Vitale, et 273 euros à la CPAM.
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